A l'occasion de la Journée mondiale de la justice sociale, célébrée le 20 février, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a appelé, samedi, à édifier des sociétés inclusives, promouvoir le travail décent et renforcer la protection sociale. « La Journée mondiale de la justice sociale met en évidence la nécessité impérative de construire pour chacun un avenir de dignité », a déclaré M. Ban dans un message. Le Secrétaire général a salué le fait que la communauté internationale, guidée par le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le Programme d'action d'Addis-Abeba et l'Accord de Paris sur les changements climatiques, s'est engagée à éliminer la pauvreté d'ici à 2030 grâce à des politiques sociales, économiques et environnementales efficaces et intégrées. « Ces bases essentielles pour la réalisation d'un monde meilleur sont des outils précieux et définissent avec puissance la voie à suivre pour répondre aux besoins de la génération actuelle sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs« , a ajouté M. Ban, insistant sur le fait que la justice sociale doit être au cœur de l'action des Nations Unies. Alors que l'exclusion et l'inégalité grandissent, la communauté internationale doit redoubler d'efforts pour faire en sorte que chacun, sans discrimination aucune, puisse accéder aux moyens d'améliorer son existence et celle des autres, a dit M. Ban. « Nous devons édifier des sociétés inclusives, promouvoir le travail décent, renforcer les socles de protection sociale et ramener dans la société ceux qui sont en marge« , a déclaré le Secrétaire général. Pour se faire, les partenariats sont essentiels, a-t-il ajouté, estimant que le développement durable n'est possible qu'avec la participation active des gouvernements, des parlements, des employeurs, des travailleurs, de la société civile, du secteur privé et des autres agents du changement. « Oeuvrons à l'unisson pour créer de nouveaux mécanismes intégrés propices à un développement social, environnemental et économique reposant sur la justice sociale et la promesse d'un avenir meilleur pour tous« , a appelé M. Ban. Par ailleurs, et à l'occasion du forum de la justice sociale, le rapporteur de la commission des questions politiques et de la démocratie de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Bogdan Klich, a affirmé samedi, à Rabat, que le Maroc a mis en place les réformes démocratiques nécessaires pour l'édification de l'Etat de droit et la réalisation de la justice sociale « Le Maroc est sur la bonne voie. Le pays a mis en place les réformes démocratiques nécessaires pour l'édification de l'Etat de droit et la réalisation de la justice sociale à travers plusieurs mesures et démarches », a souligné M. Klich qui intervenait au Forum parlementaire sur la justice sociale, qui a ouvert ses travaux, vendredi à Rabat, à l'initiative de la Chambre des conseillers. Dans ce sillage, le rapporteur de la commission des questions politiques et de la démocratie de l'APCE a indiqué que la Constitution de 2011 constitue un « pas en avant » pour garantir les droits des citoyens et renforcer les principes de la liberté d'expression et des médias et de la pluralité politique, mettant l'accent sur l'importance du chantier de la réforme du système judiciaire au Maroc. Après avoir souligné les relations solides liant le Maroc et l'ACPE, M. Klich a rappelé que le parlement marocain était le premier à avoir bénéficié en 2011 du statut de Partenaire pour la démocratie auprès de l'APCE, en vertu duquel il s'est engagé à œuvrer pour promouvoir et consacrer les valeurs de la démocratie et des droits de l'Homme, en tant que pilier fondamental dans le changement que connait le Royaume. Il a, par ailleurs, relevé le rôle important joué par les associations de la société civile marocaine dans la dynamique enclenchée dans le Royaume, se disant « impressionné » par le nombre important d'ONG oeuvrant dans le Royaume et leur participation active dans les débats lancés sur plusieurs questions. De son côté, le sénateur français Christian Cambon, a indiqué que Le Maroc a jeté les bases d'un « développement économique et social fort » qui lui permettra de lutter contre la pauvreté et consolider la place de la classe moyenne, précisant le Royaume a parcouru « un chemin remarquable en quelques années pour la réalisation de la justice sociale« . Il a aussi fait noter que le Royaume a mis en place plusieurs projets et programmes dans tous les domaines visant notamment à garantir une vie digne et des conditions idoines aux catégories les plus défavorisées. M. Cambon, également président du groupe d'amitié France-Maroc au Sénat, a indiqué que son pays soutient cette dynamique positive et contribue à un nombre de projets réalisés dans ce sens dans le Royaume. Par ailleurs, le sénateur français a mis en exergue les liens « historiques, privilégiés et importants » existant entre le Maroc et la France. « La France et le Maroc sont deux pays frères qui avancent main dans la main dans une région du monde touchée par des conflits, des violences et des difficultés« , a-t-il dit. Il a, dans ce contexte, fait part de la « reconnaissance et des remerciements de la France et des Français au Maroc pour sa coopération dans la lutte contre le terrorisme ». le député européen, Gilles Pargneaux, quant à lui, a souligné que le Maroc constitue un exemple à suivre en matière de cohabitation pacifique entre les minorités religieuses. Et d'ajouter que la cohabitation avec les minorités religieuses, si compliquée dans d'autres pays musulmans, « est à prendre en exemple au Maroc ». « Nous nous souvenons avec émotions de la protection des marocains juifs pendant la seconde guerre mondiale par Feu SM Mohammed V », a rappelé le député européen, faisant observer qu' « aujourd'hui, le Maroc continue sur cette lancée ». « Il est ainsi rare de pouvoir observer des synagogues et des mosquées face-à-face comme à Oujda ou encore constater la réhabilitation par une municipalité des 22 anciennes synagogues d'une ville comme Casablanca l'a fait en 2015 », a relevé M. Pargneaux, également président du groupe d'amitié UE-Maroc au Parlement européen (PE). Il a ajouté que l'organisation de ce Forum parlementaire international sur la justice sociale fait ainsi écho « de façon très pertinente » au Congrès qui s'est tenu à Marrakech en janvier dernier sur « Les droits des minorités religieuses dans les pays musulmans: Le cadre légal et l'appel à l'action ». Dans ce sens, M. Pargneaux a noté que la réalisation de la justice sociale passe en premier lieu par une société respectueuse des minorités et de la diversité comme c'est le cas au Maroc, mettant l'accent sur l'importance de mettre en place des stratégies pour lutter contre le chômage des jeunes. Il a, en outre, souligné l'importance de la coopération Sud-Sud, notamment entre les pays maghrébins, ce qui permettrait, selon lui, de passer de la concurrence, à la coopération puis, enfin, au renforcement mutuel, déplorant l'absence de coopération entre les pays du Sud de la Méditerranée, à l'origine à la fois d'un manque à gagner de 2 pc du PIB par an, mais aussi d'une concurrence « inutile » entre les pays du Maghreb. D'après lui, la justice sociale est liée également à la sécurité des citoyens. « C'est pour cela que la sécurité au Maghreb ne doit pas plus être uniquement nationale mais collective. Certains pays ont voulu s'occuper seuls de la sécurité du Sahel mais ont échoué« , a indiqué M. Pargneaux. Organisé sous le thème : « Promouvoir la dignité humaine pour rendre possible le vivre-ensemble« , ce Forum de deux jours vise à renforcer le rôle de l'action parlementaire dans la promotion de la justice sociale et à débattre des engagements qui découlent de l'adhésion aux conventions internationales et au système onusien des droits de l'Homme. Une pléiade d'experts, d'académiciens et de représentants de l'ONU, d'organisations internationales, de l'Union interparlementaire, des parlements de plusieurs pays et de la société civile participent à ce Forum qui coïncide avec la célébration par l'ONU de la Journée mondiale de la Justice sociale. Prennent également part à ce Forum, organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, des membres des deux chambres du parlement marocain, de conseils constitutionnels et de départements ministériels, ainsi que des représentants de conseils des régions, d'organisations syndicales et professionnelles, d'instances de la société civile, d'universités et académies et plusieurs experts et acteurs médiatiques.