Les réformes entreprises pour la consécration de la démocratie et de l'Etat de droit au Maroc confortent sa demande de statut de "Partenaire pour la démocratie" auprès de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), ont estimé les membres de la délégation parlementaire marocaine à la session ordinaire de l'APCE qui se tient cette semaine à Strasbourg. Envoyée spéciale : Amal Tazi Ces parlementaires, qui ont déposé officiellement mardi la demande marocaine au niveau de la présidence de l'APCE, ont également fait valoir, dans des déclarations à la MAP, le statut avancé obtenu par le Maroc auprès de l'Union européenne en tant qu'"atout majeur" qui ne manquera pas aussi de renforcer la position marocaine auprès du Conseil de l'Europe. +LE COURONNEMENT D'UN LONG PROCESSUS AVEC LE CONSEIL DE L'EUROPE"+.
Pour M. Ouadie Benabdallah, 4ème vice-président de la Chambre des Représentants, la demande marocaine de bénéficier du nouveau statut de "Partenaire pour la démocratie" est le couronnement d'un long processus qui a démarré depuis plusieurs années, "révélateur du dynamisme croissant de la diplomatie parlementaire marocaine". Il a rappelé que le Maroc siège déjà dans deux organes du Conseil de l'Europe, à savoir la Commission européenne pour la démocratie par le droit (plus connue sous le nom de Commission de Venise) depuis 2007, et au Centre européen pour l'interdépendance et la solidarité mondiale (Centre Nord-Sud) depuis 2009. "Il s'agit du premier pays de la rive sud de la Méditerranée à faire partie de cette instance visant à promouvoir le dialogue entre le Nord et le Sud", a précisé M. Benabdallah, qui conduit la délégation marocaine aux travaux de l'APCE (26-30 avril). Le parlementaire s'est dit confiant quant à l'octroi au Maroc de ce nouveau statut de partenaire auprès du Conseil de l'Europe, d'autant plus que la demande marocaine a été favorablement accueillie par ses membres lors des travaux de l'APEM, notamment son président M. Mevlut Cavusoglu, ce qui constituera "une nouvelle reconnaissance européenne des avancées réalisées en matière de démocratie au Maroc". M. Cavusoglu avait souligné mardi les progrès du Maroc en la matière tout en se disant "optimiste" quant à l'issue favorable de cette demande qui sera soumise au bureau de l'APCE, vendredi, avant d'être examinée par la commission politique en vue de son adoption par l'assemblée, rappelle-t-on. Le Maroc, a insisté M. Benabdallah, aspire à devenir un leader à part entière du pourtour méditerranéen à tous les niveaux (démocratie, droits de l'homme, développement économique et social), rappelant les différents chantiers ouverts dans ce sens, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI.
+LE MAROC, PARTENAIRE IDEAL POUR LE CONSEIL DE L'EUROPE+.
La députée Fatiha Layadi, qui a présenté l'expérience marocaine en matière de promotion des droits de la femme devant la commission parité-égalité de l'APCE, estime, quant à elle, que les avancées réalisées au Maroc dans ce domaine en particulier sont de nature à en faire "un partenaire idéal" pour le Conseil de l'Europe qui accorde une grande importance aux droits de la femme. Mme Layadi, également première vice-présidente de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants, a mis l'accent notamment sur le dynamisme de la société civile féminine au Maroc, énumérant les différents acquis pour la femme marocaine (Code de la famille, renforcement de la représentation féminine au Parlement et aux conseils locaux, gendérisation des budgets de l'Etat, etc.) dans le cadre des efforts visant à consacrer l'équité homme/femme dans le pays. De son côté, M. Ali Salem Cheggaf, président de la Commission des Affaires étrangères (chambre des Conseillers), considère que ces acquis, à l'instar des autres chantiers lancés par le Maroc sur les plans économique, social et politique, "ne peuvent que renforcer sa position pour l'obtention du Statut de Partenaire pour la démocratie auprès du Conseil de l'Europe". Ce futur statut devrait ouvrir des perspectives "prometteuses" au Maroc, a-t-il affirmé, soulignant l'importance pour le Royaume de pouvoir s'exprimer dans le cadre de cette instance européenne eu égard au poids du Vieux Continent sur l'échiquier international. Même son de cloche chez le député Mohamed Ammouri, 8ème vice-président de la Chambre des représentants, qui souligne que cette présence à l'APCE est de nature à doter le Maroc d'une nouvelle tribune pour faire entendre sa voix sur différents sujets. "Le Conseil de l'Europe est une grande porte non seulement vers l'Europe mais aussi au-delà, sachant que des pays non européens, dont le Canada, le Mexique, les Etats Unis et le Japon, bénéficient de statut d'observateur", a relevé de son côté, M. Abdellatif Ouammou, membre de la chambre des Conseillers. L'APCE avait créé le statut de "partenaire pour la démocratie" en juin 2009 pour développer la coopération avec les Parlements des Etats non membres des régions voisines pour consolider les transformations démocratiques et promouvoir la stabilité, la bonne gouvernance, le respect des droits de l'Homme et l'Etat de droit.