Monsieur Choubani, Permettez-moi de vous dire qu'encore une fois vous mettez le pied dans le plat en voulant jeter votre dévolu sur Midelt, maintenant que toutes vos cartes sont brûlées à Errachidia. On vous sait imbu de votre personne mais de là à insulter l'intelligence des gens de la Région et surtout à user de la naïveté de ceux dont on achète le rêve de survivre au bas prix, c'est un crime contre l'humanité. On ne le sait que trop bien : quand on a troqué ses valeurs contre le pouvoir des postes, tous les moyens sont bons pour atteindre son but. Toutefois, n'insultez pas l'Histoire avec sa grande hache, heureusement qu'elle n'oublie rien et que les écrits sont infrangibles. J'aurais été la première à vous soutenir dans votre campagne électorale si la bonne foi vous était connue et si votre passé politique n'avait pas été là pour nous brandir toutes les aberrations commises, chemin faisant. Parce que voyez-vous, Midelt ne supporterait pas vos abus, sachant que pendant que plusieurs de ses élus n'en ont fait qu'un tremplin et une ascension sociale, d'autres l'ont carrément fragmentée voire détruite. Voyez-vous monsieur le président, le passé nous révèle bel et bien le futur. Et pour cela, il nous est légitime de nous inquiéter pour le devenir de cette petite ville, plongée dans l'oubli depuis belle lurette déjà, et qui souffrirait encore plus si vous la preniez sous votre emprise. J'aimerais bien me tromper -autrement ce doit vraiment être éprouvant pour vous- : sur tous les articles qui ressortent quand on écrit votre nom sur Google –et Dieu seul sait qu'ils sont nombreux-, il n'y a pas une seule phrase laudative en votre faveur. Bien au contraire, et cela commence lorsque vous étiez ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile puis votre départ « forcé » du gouvernement sur fond de controverse pour les raisons que vous connaissez mieux que quiconque. Vous aurez été le président de la Région dont le nom s'est le plus associé aux polémiques au point que plusieurs supports médiatiques vous ont surnommé « monsieur polémique », celui qui aura le plus créé l'événement et le buzz sur la toile, celui qui aura fait les gros titres des sites et des journaux pour faits reprochables, le plus contesté et le plus pointé du doigt par les membres du Conseil que vous présidez pour dilapidation de deniers publics en plus de graves accusations formulées contre vous pour votre « management autoritaire », celui que membres du Conseil et société civile ont appelé à évincer de ses fonctions plusieurs fois. Vous aurez été le président qui a le plus été sous les feux des projecteurs et pour cause une opposition qui ne cesse de critiquer votre travail, votre équipe et le clientélisme qui sévit dans le Conseil de la Région de Daraâ-Tafilalet et ce depuis le début de votre mandat. C'est le Conseil où on aura assisté aux pires tensions dont les éclats sont parvenus jusqu'à la justice et où le bras de fer a entraîné la paralysie de plusieurs projets structurants. Monsieur le président, l'Histoire retient tout Rappelez-vous que suite à une plainte déposée contre vous, le 15 janvier 2018, devant le Parquet près la Cour d'appel de Fès par l'opposition au sein du Conseil régional de Daraâ-Tafilalet, qui a également saisi le ministère de l'Intérieur pour qu'il intervienne dans ce dossier, vous êtes poursuivi pour mauvaise gestion, dilapidation des biens publics et impliqué dans des affaires d'attribution de marchés publics portant sur plusieurs dizaines de millions de dirhams, comme rapporté par le quotidien Assabah. Vous avez été ainsi rattrapé par votre gestion abusive de la Région que vous présidez. Et pourtant, n'est-ce pas le PJD, votre parti dont vous êtes un membre influent qui ne jurait que par la transparence, les réformes et la probité ? Vous avez ainsi fait l'objet d'une enquête judiciaire menée par la brigade de la police judiciaire chargée des crimes financiers à Fès pour des dépenses de 2,6 MDH à des fins personnelles, des indemnisations mensuelles de 15.000 DH pour l'hébergement, une facture de déjeuner organisé en marge d'un événement qui s'élèverait à 150.000DH... comme rapporté par plusieurs médias. Rappelez-vous monsieur le président, en juillet 2020, avec deux autres membres du Conseil, vous avez été auditionnés par la Brigade régionale de la police judiciaire de Fès, spécialisée dans les crimes financiers, en raison d'un marché de 60 millions de dirhams relatif à l'acquisition de 150 bus scolaires. «Non seulement, les deux appels d'offres lancés pour ce marché sont illégaux, car du ressort des conseils provinciaux, mais ils ont été remportés par la même personne à travers deux sociétés différentes, récemment créées, dont l'une qui avait son siège social domiciliée dans une entreprise spécialisée dans la vente de produits de beauté», aurait confié une source proche du dossier au site le 360. Rappelez-vous monsieur le président, la plainte déposée par les membres de l'opposition parle également de subventions indues que vous auriez, avec vos adjoints, versées de manière détournée, en les maquillant en frais de transport, à une association sportive. Rappelez-vous monsieur l'ex-ministre, que quand on traîne de vieilles casseroles, il est difficile de se faire une virginité politique. N'est-ce pas vous qui avez brandi votre sexisme en refoulant, en 2014, une journaliste du Parlement pour son « pêché impardonnable » de porter une jupe ? N'est-ce pas vous qui aviez mis Abdelilah Benkirane dans l'embarras devant les membres de la Jeunesse de votre parti lorsque ceux-ci avaient exigé des explications sur l'affaire de l'acquisition de voitures allemandes en temps de crise ? Histoire d'ailleurs qui avait divisé les pjdistes à cette époque-là. C'est dire que vous avez l'art de vous attirer les foudres de l'opinion publique mais aussi de certains militants du parti auquel vous êtes affilié. Rappelez-vous que juste quelques mois après le début de votre mandat, vous aviez amené le Conseil de la région Darâa-Tafilalet- et c'était l'une de vos premières décisions- à voter pour l'acquisition de sept 4×4 type Volkswagen Touareg acquis pour les membres dirigeants de la région au prix de... 3 millions de dirhams. Ceci après l'achat de deux Mercedes acquises auparavant pour votre premier adjoint et vous-même pour un montant de 1,2 million de dirhams. Et pour calmer les esprits des membres que vous aviez zappés de vos largesses, vous auriez réservé pour le week-end quarante chambres, dans un hôtel luxueux à Midelt, en pension complète. Paradoxalement, les membres du Conseil n'étaient que ... 24. Rappelez-vous qu'après les critiques des habitants de la région excédés par vos actes, vous aviez même lancé à la face du monde que n'acquerriez que des voitures de luxe et que vous pensiez même vous procurer un hélicoptère ! Comble de la provocation, n'est-ce pas monsieur le président ? Or, le budget des voitures peut faire fonctionner un dispensaire pendant un peu plus d'un an ou scolariser des enfants... Mais que dire ? Cette région pâle et terne, oubliée par les privilèges de Dame nature est aussi mutilée par ses élus. Monsieur le président, l'Histoire retient tout Rappelez-vous de la vidéo postée par un élu de la Commune de Goulmima qui révélait que vous vous étiez permis de louer une villa –qui appartiendrait à un ami parlementaire- à 50.000 dhs pour en faire le siège de bureau alors que le loyer ne dépasse pas, à Errachidia, les 3000 dhs. Rappelez-vous que -selon des membres du Conseil-, des acteurs de la société civile étaient venus en masse pour vous sommer de plier bagage, lors de la session du Conseil régional du 15 juillet 2016. Rappelez-vous que lorsque vous aviez eu l'ingénieuse idée –insultant ainsi l'intelligence de la population- de vous accaparer, avec quatre associés, un terrain de 200 hectares de terres soulaliyates, situés à Sahb Chikha, vous aviez attiré, encore une fois, l'ire de la population excédée par vos agissements irresponsables. Rappelez-vous monsieur le président que vous aviez provoqué plusieurs manifestations à Tinghir, à Goulmima et une marche des Aït Atta à laquelle ont participé pas moins de 560 voitures et 65 cars des différentes zones de la région vers la Wilaya de la Région Darâa-Tafilalet pour dénoncer vos abus. Rappelez-vous qu'en 2018, et selon plusieurs médias, vous auriez même utilisé les fonds de la région pour conforter votre base électorale, en consacrant quelque 12 millions de dirhams de subsides pour des élèves et des étudiants, selon des critères qui vous étaient propres. A l'époque, le ministère de l'Intérieur a fini par récupérer ce dossier pour un meilleur ciblage des bénéficiaires. Rappelez-vous que l'Inspection générale de l'administration territoriale (IGAT) avec l'Inspection générale des finances (IGF) ont dépêché une commission dans la région. Non-enregistrement des comptes rendus des sessions, absence de preuves de réception des ordres de jour par les membres des commissions permanentes, non-implication de ces dernières dans la prise de décisions, inexistence d'une direction chargée du budget, l'ouverture de plis de marchés publics en l'absence du directeur général des services, l'exagération dans les dépenses relatives aux frais d'hébergement et de repas sans en préciser les bénéficiaires, la conclusion de contrats douteux, l'inadéquation entre le contenu des conventions et la nature des prestations réalisées... Telle était la liste des dysfonctionnements et infractions relevés. Rappelez-vous, monsieur le président, le budget de 2021 a été rejeté à plusieurs reprises par l'opposition qui vous tançait en raison de l'ordre de vos priorités financières et surtout parce qu'avec le bureau dirigeant du Conseil régional vous auriez, en outre, cumulé les erreurs au niveau de l'écriture comptable, au moment de l'élaboration du budget de la région, ce qui lui a valu d'être rejeté, à plusieurs reprises, par l'autorité de tutelle. Rappelez-vous que durant votre mandat, le report des cessions pour non atteinte du quorum requis est devenu une habitude ; et pour dernière preuve, les élus de l'opposition estiment que l'ordre du jour de cette session ordinaire de juillet est «inutile», étant donné que les projets qui y figurent ne pourront pas être réalisés au cours de la durée restante du mandat du conseil faute de fonds. En effet, aucun projet ne peut être exécuté dans la région en l'absence de l'adoption du budget du conseil qui n'a pas été faite depuis 2019. Monsieur le président, Surtout n'insultez pas l'avenir et ne sous-estimez pas l'intelligence des habitants de la Région Daraâ-Tafilalet dont Midelt fait partie. Comment expliquez-vous qu'au moment où les autres régions avancent en suivant des feuilles de route bien tracée pour la période post-covid, la région que vous présidez tangue n'ayant aucune visibilité d'ancrage ? Comment expliquez-vous que le Conseil régional de Draâ-Tafilalet est celui qui accuse le plus de retard en termes de déploiement de la régionalisation avancée et dont le mandat se soit soldé par des poursuites judiciaires ? Comment expliquez-vous que vous restez agrippé à votre fauteuil alors que vous aviez été lâché par la majorité lors de la session du Conseil régional de juillet 2019 ? Rappelez-vous que trois de vos vice-présidents vous ont adressé une lettre pour réclamer un état de l'avancement des projets ainsi qu'un rapport détaillé sur l'exécution des budgets des trois dernières années. Monsieur le président, Votre mandat à la tête du Conseil de la Région aura été un mandat de bataille où vous avez dénigré et outrepassé l'opposition. Avec vous, la coopération constructive n'a jamais eu de place. Vous passez pour un président qui dénigre les instances de décision et le rôle des élus, qui fait fi des outils de gestion et de modernisation des politiques et des services locaux. Sans oublier que l'opposition déplore l'élaboration « chaotique » du Plan de développement régional (PDR). Vous passez pour un président qui se met au-dessus de tous oubliant qu'en tant qu'élu, il a des comptes à rendre devant les autres représentants municipaux et communaux, des électeurs de sa région et du ministère de tutelle. Vous passez pour un président qui fait montre d'individualisme et d'unilatéralisme, d'où le budget qui est presque systématiquement rejeté parce que, semble-t-il, vous le préparez selon votre humeur et vos calculs, sans y impliquer l'assemblée délibérante de la collectivité et faisant abstraction des principes qui régissent l'élaboration des finances publiques. vous passez pour un président qui a transformé la région en commune locale où vous faites ce que vous voulez sans rendre des comptes, prétendant que ce sont les divergences et les conflits qui vous opposaient au wali qui ont précipité le limogeage de ce dernier ayant toujours bloqué des dossiers litigieux que vous lui avez soumis. Vous passez pour un président pour qui l'argent du peuple ne semble pas faire partie des priorités, qui se croit intouchable et qui n'en fait qu'à sa tête. Monsieur le président, Aujourd'hui que les habitants d'Errachidia et région vous décrient, vous voulez jeter votre dévolu sur Midelt. Mais à part vous faire une vie au détriment de la population, quel bilan de l'action et des réalisations de votre mandat avez-vous à présenter ? Quels projets d'investissement avez-vous réalisés mais surtout quels sont ceux qui profitent aux habitants de la région? Qu'avez-vous à répondre à ceux qui vous accusent de gestion individualiste et d'avoir ruiné par votre mauvaise gestion la région la plus pauvre du Maroc ? Comment expliquez-vous que le budget de la Région n'a pas été approuvé depuis 2019 ? Comment justifiez-vous le fait que les élus ont toujours boudé les sessions ? Quelles sont vos grandes réalisations dans la Région à part l'image d'un Conseil très dépensier en cette période de vaches maigres, qui a du mal à ralentir son train de vie et à serrer la ceinture qui plus est, dans la région la plus pauvre du Maroc ? Les frustrations et la rage sociale ne sont pas gratuites. N'est-il pas osé de votre part de choisir, aujourd'hui, Midelt, cette ville qui souffre de tous les maux encore plus sous les répercussions de la crise sanitaire sur les plans économique et social ? Comment comptez-vous accompagner une ville déjà au bord d'une détresse grandeur nature sachant qu'elle ne faisait pas partie de vos programmes même si elle est partie intégrante de « votre » Région? Monsieur le président, Quelle est votre stratégie pour mieux répondre aux aspirations des habitants d'une région où la précarité et le chômage battent leur plein vous qui êtes pointé du doigt pour des «recrutements dans des conditions peu transparentes» et un «niveau de rémunération supérieur à la moyenne nationale pour un rendement insuffisant» ? Quel programme avez-vous pour faire face à l'impact de la pandémie sur la province de Midelt, cette ville qui manque de tout, à moins que ne prévoyiez de l'achever? Que proposez-vous comme stratégie pour enrichir le nouveau modèle de développement selon la vision Royale d'un Maroc juste et équitable sur les plans social, économique et territorial ? Quelles sont les politiques appropriées que vous avez mises en œuvre pour le développement de la région et la réduction de la pauvreté? Avez-vous la capacité et la compétence mais surtout la volonté pour gérer de vastes chantiers que nécessitent la région et surtout mobiliser, de façon efficace des fonds importants pour ce fait ? Avez-vous une connaissance approfondie des problématiques fondamentales d'une région bien spécifique, nouvellement créée, en manque d'infrastructures et d'équipements élémentaires sur tous les plans sachant que vous venez de Bejaâd ? Bien entendu vous avez été professeur pendant des années à Errachidia mais quand on ne porte pas une région dans son cœur, quand on n'a pas l'esprit d'appartenance, comment peut-on expliquer l'engouement de s'y présenter aux élections si ce n'est que l'intérêt personnel l'emporte sur le reste ? Preuve s'il en faut vos propos où vous dites que ce n'est pas votre choix personnel de vous présenter à Midelt. Que peut-on donc attendre de vous ? Monsieur le président, Les résultats de vos passages ne vous donnent aucun crédit ni avantage, vous qui étiez membre de la Commission centrale de la probité et de la transparence, en 2009, en plus de votre casquette de président de l'Observatoire civil de moralisation de la vie publique et de soutien à la transparence. Au fil des années, vous avez réussi à vous mettre à dos non seulement vos alliés politiques mais aussi les autorités de tutelle et le pouvoir judiciaire. Vous n'avez fait que collectionner les scandales et les polémiques. Monsieur le président, Il n'y a pas de grande ou petite économie quand il s'agit d'une région connue pour être la plus pauvre des douze autres et dans ce cas, l'intérêt de la Région et de ses habitants devait être une priorité dans votre gestion mais non, ce n'était pas le cas. Votre mauvaise gestion des affaires de votre Conseil et votre gouvernance qui est loin d'être au service du bien commun, n'ont provoqué que des tensions dans la Région, ce qui s'ajoute aux répercussions économiques et sociales de la pandémie. D'ailleurs, le dernier rapport de la Cour des comptes a fait le point sur les dysfonctionnements, le déficit en compétences, la rationalisation des dépenses, la gouvernance et le management des collectivités territoriales qui laissent à désirer. On ne le comprend que trop bien, monsieur Choubani, ces élections ou plutôt cette manne devenue un droit pour les politiques, est la pire mascarade que nous autres citoyens subissons. Sachez que Chaque dirham dépensé de façon injustifiable est un crime à l'égard des habitants, un délit de non-assistance à une région en danger surtout que la conjoncture économique actuelle exige la vigilance, compte tenu de la dégradation continue des finances publiques ! Mais vous avez un mérite et pas des moindres : les polémiques n'ont jamais affecté votre élan, bien au contraire, vous avez de l'abattage et vous vous y retrouvez parfaitement. Or la bonne gouvernance implique de mettre en place des processus de décentralisation, et aussi de transparence. Alors de grâce, monsieur le président, la bonne gouvernance n'étant pas votre fort bien que vous en ayez vu d'autres, la région de Daraâ-Tafilalet traînera pour longtemps les séquelles de votre passage. De grâce, laissez Midelt tranquille, ne l'achevez pas et concentrez-vous sur vos démêlés avec la justice !