Le régime militaire algérien a refusé de se réconcilier avec le peuple algérien dont il a physiquement et impitoyablement éliminé plus de 300.000 algériens, durant la décennie quatre-vingt dix, pour se maintenir au pouvoir et refuser toute alternance civile, quelle que soit sa couleur. La junte qui dirige l'Algérie depuis l'indépendance de ce pays, a refusé et rejeté l'alternative proposée par la Hirak, qui réclamait pendant près de deux ans, sans interruption, le départ de toute la caste héritée de l'ancien régime. Un Hirak qui a été interdit, dans un premier temps, sous le prétexte de la pandémie, et dans un deuxième temps, à l'occasion de soi disant élections législatives, puis définitivement, en raison d'une supposée dérive terroriste et subversive. L'ancien dictateur Boumediene s'était entouré de militaires, qu'il avait intégrés au FLN, pour se maintenir au pouvoir, commettant par là une des graves erreurs de l'histoire politique algérienne. L'armée qui avait été éternellement aux commandes de l'Etat, refuse de s'en dessaisir et de rentrer dans les casernes, bien qu'elle en ait été théoriquement écartée dans la nouvelle Constitution de 1989, instituant le multipartisme. Pour deux raisons principales, l'armée algérienne, comme toutes les juntes militaires d'Amérique latine, refuse de rentrer dans les casernes, pour deux raisons fondamentales : -Ayant historiquement disposé de la totalité du pouvoir dans le pays, donc de budgets conséquents pour l'armement, induisant de grosses «commissions», l'armée refuse de céder le pouvoir aux civils, dont certains sont simplement utilisés comme des paravents, des marionnettes, une façade civile pour leurrer l'opinion publique interne et internationale, → Lire aussi : Alger plongé dans le coma, depuis la décision américaine de Décembre dernier -Tout retrait de l'armée de la vie politique risque d'entrainer la dislocation de ce corps, car un pouvoir civil élu démocratiquement risque de démanteler et de juger certains des chefs de l'armée pour leur responsabilité dans le blocage total de toute avancée démocratique dans le pays, pour trois décennies consécutives, la gestion directe des affaires du pays, le sang versé par un demi million d'algériens, simplement parce qu'ils s'opposaient à la suspension du processus électoral, en janvier 1992, et enrichissement illégal et illicite. Et ce n'est pas Abdelmagid Tebboune, ni les journalistes algériens de différents médias qui vont démentir ces vérités, choquantes certes, et connues de tous. Le Polisario ne serait, à mon avis, qu'une histoire de NIF et d'héritage encombrant de l'armée algérienne, qui ne veut pas se renier, en remettant en cause certains des choix politiques et stratégiques, qui se sont révélés catastrophiques pour l'Algérie et le Maghreb de l'ancien dictateur. Bouteflika n'avait-il pas confié à une journaliste libanaise qu'il ne pouvait pas toucher au dossier du Sahara sans risquer sa vie, comme Boudiaf ! N'avait-il pas convenu avec SM le Roi Mohammed VI, à Alger, au début du règne, de mettre en œuvre une nouvelle stratégie politique de bon voisinage, en faisant taire les campagnes médiatiques réciproques et de s'en remettre aux Nations-Unies, concernant la question du Sahara ! Après deux semaines d'accalmie, la campagne reprit de plus belle à Alger, parce que la suspension de la campagne anti-marocaine signifie une rupture de carburant et d'oxygène pour la survie du régime militaire algérien, qui ne fonde son existence que sur l'animosité au Royaume. Comment l'armée algérienne, qui refuse de se réconcilier avec le peuple algérien, dont elle a éliminé un demi-million de personnes, pour se maintenir au pouvoir, va-t-elle admettre de se réconcilier avec un pays voisin qu'elle a combattu depuis toujours, voire même trahi ! La réconciliation avec le peuple algérien passerait par l'affectation, en ces temps de pandémie et de pénuries alimentaires, du budget d'armement à l'approvisionnement du marché algérien en produits alimentaires de première nécessité, la construction d'hôpitaux modernes et leur équipement pour faire face à la pandémie de Coronavirus ! L'Algérie, sur le plan sanitaire, reste à la traine, par rapport au Royaume du Maroc, qui a vacciné 13 millions de personnes, dont 10 millions ont reçu la deuxième dose. Que le meilleur système de santé d'Afrique nous fournisse le chiffre des populations vaccinées ! Quand la junte se sera réconciliée avec le peuple algérien, qui décidera librement de son avenir, ce n'est qu'alors que l'on pourrait attendre la réconciliation de l'Algérie avec son voisin de l'Ouest. *journaliste et écrivain