Le Maroc a enregistré dernièrement une hausse des prix de certains produits alimentaires comme l'huile de table, les œufs, ainsi que d'autres denrées de première nécessité. Une augmentation qui coïncide avec l'approche du Mois de Ramadan et dont les consommateurs se posent des questions quant à son origine. D'où vient donc cette subite hausse des prix ? Pour répondre à cette question précise, et mieux cerner les raisons et les conséquences de cette flambée dans le marché, Maroc Diplomatique a contacté Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur. En effet, à l'approche du Ramadan, les consommateurs vont se ruer vers l'acquisition des produits alimentaires nécessaires à la préparation de leurs repas pendant ce mois sacré. Selon M. Kherrati, cette ruée va engendrer une hausse des prix, suite à la forte augmentation de la demande. « C'est la loi de l'offre et de la demande qui joue ici. Le consommateur participe inéluctablement à cette hausse », précise-t-il, ajoutant que l'augmentation des prix des produits à l'échelle internationale a également un impact sur les prix pratiqués au Maroc. Une autre raison est cependant à signaler. Il s'agit de l'augmentation des taxes douanières qui sont passé de 24% à 40%. Cette évolution a eu un impact « direct ou indirect » sur les prix. Notre interlocuteur a illustré cette situation par un exemple lié au prix des cordes de paille, qui ont été à 350 DH, et qui sont aujourd'hui vendues à 700 DH. « Cette augmentation affecte aussi les prix des viandes et du lait, et elle touche par conséquent le consommateur », alerte-t-il. A cela s'ajoute le grand nombre des intermédiaires dans le marché. « C'est l'exemple des œufs. Ils coûtent 80 centimes l'œuf, alors qu'à l'extérieur, ils se vendent entre 1,20 DH et 1,40 DH. La différence va dans la poche des intermédiaires qui ne payent même pas des impôts », explique M. Kherrati. A cet effet, et condamnant fermement les augmentations non justifiées, le président de la FMDC appelle les responsables à réajuster le marché et les prix pratiqués. « Le marché n'est pas organisé, malgré les efforts déployés par les ministères concernés notamment celui de l'Industrie et du commerce, du fait, on est face à un marché toujours libre et sans aucun « épouvantail » », a-t-il déploré.