Le marché de location de voitures a subi d'énormes pertes financières, plusieurs emplois sont menacés et les faillites se multiplient, suite à la pandémie de la Covid-19. Aucune mesure concrète n'a été prise et les professionnels crient leur colère. Ce marché, fortement lié au secteur du tourisme, a connu un ralentissement en raison de la crise sanitaire et l'arrêt de l'activité touristique au Maroc. Contacté par MAROC DIPLOMATIQUE, Youssef Benabbou, membre au bureau de l'Association d'Union des Propriétaires d'Agences de Location de Voitures au Maroc, AUPALV, a précisé que le marché de la location a une forte relation avec le secteur du tourisme. «Nous réalisons 80% du CA avec les touristes nationaux et internationaux et suite à la fermeture des frontières, la pandémie a eu un impact direct sur l'activité, qui a connu un arrêt total, impactant nos chiffres d'affaires», a-t-il indiqué, soulignant que toutes les opérations internes et externes conclues avec leurs clients ont été annulées, et qu'il y avait même des parcs qui ont été en arrêt à 100%. L'activité des loueurs de voitures en arrêt Cette crise a conduit les Marocains à repenser leur manière de vivre et à réduire leurs dépenses, et avec les restrictions imposées dans les villes et la fermeture des établissements hôteliers et de divertissement, le marché de la location de voitures pour les voyages a été durement impacté, du fait que cette activité n'est pas considérée prioritaire, durant cette période de crise. Rappelons que le Maroc compte plus de 10.000 agences de location de voiture, et que ces agences sont menacées par des faillites et une situation économique compliquée. Les offres des assurances auto inadaptées aux besoins du marché, de leur côté, pèsent lourdement sur l'activité. Selon Abdellah, propriétaire d'une agence de voyage à Casablanca, plusieurs agences ont fait faillite durant cette crise, faisant observer que c'est la problématique de la hausse des tarifs d'assurance «qui a impacté l'activité des loueurs» et par conséquent, le produit touristique marocain. Des mesures insuffisantes pour sortir de la crise Le Comité de Veille économique avait annoncé plusieurs mesures de soutien pour accompagner les activités liées au secteur touristique au Maroc, comme celle de la location de voitures. Après les multiples réunions du Comité et du ministère de tutelle, les professionnels avaient cru qu'ils allaient abréger leur souffrance, mais ce n'était pas le cas. Selon Benaabou, «il n'y avait pas de mesures de soutien pratiques et suffisantes pour sauver le secteur et les employés, qui ont des traites et des charges à payer». En effet, la reprise de cette activité repose sur la relance du secteur touristique. Plus que la moitié des revenus des loueurs est pratiquement réalisée grâce aux touristes et aux MRE surtout. Comme solution provisoire, l'association a trouvé une entente avec les établissements de crédits pour bénéficier des reports, a-t-il mentionné, ajoutant que «ces reports n'étaient pas gratuits». Par ailleurs, l'association a dénoncé le maintien du cahier des charges actuel lié à la location de voitures, qui date de 1970. «Les termes et les conditions de ce cahier sont très anciennes et doivent changer. Nous avons pris contact avec le gouvernement et le ministère de tutelle pour modifier ce cahier des charges visant à accompagner le secteur, mais nous n'avons toujours pas de réponse», a noté Benabbou. Pour ouvrir une agence de location de voitures Si vous comptez ouvrir une agence de location de voitures, c'est faisable et opportun mais il faut bien réfléchir, car c'est un marché en pleine mutation et la concurrence est assez rude. Pour le démarrage de cette activité, la société doit disposer obligatoirement d'un gérant et un employé. Lors des recrutements, un niveau de bac+2 est demandé. Concernant le montant d'investissement initial, il faut un capital de 500.000 DH ou bien préparer un document qui justifie la disposition de 5 véhicules neufs. Il convient également de trouver un local commercial bien situé pour accueillir les clients.