Les deux finalistes de l'élection présidentielle française, le leader du mouvement « En Marche! » Emmanuel Macron et la candidate du parti de l'extrême droite, le Front national Marine Le Pen ont confronté leurs idées lors d'un débat télévisé diffusé mercredi soir sur les chaînes TF1 et France 2. Ce débat a été marqué par des échanges tendus entre les deux candidats reflétant leurs divergences sur nombre de questions qui préoccupent les Français relatives à l'économie et plus particulièrement la question de l'euro, à la protection sociale, à l'Europe et l'international et à la lutte contre le terrorisme. Tirée au sort pour prendre la parole la première, la candidate du Front national a immédiatement attaqué M. Macron, en estimant qu'il est le choix de « la mondialisation sauvage, de l'ubérisation, de la précarité, de la guerre de tous contre tous, du saccage économique, notamment de nos grands groupes, du dépeçage de la France et du communautarisme ». Pour sa part, le candidat d' »En Marche! » a réagi en indiquant que Mme Le Pen est « l'héritière d'un nom, d'un parti politique, d'un système qui prospère sur la colère des Français depuis tant et tant d'années ». L'ancien ministre de l'Economie a notamment marqué des points sur les sujets économiques et les mesures à prendre pour faire face au chômage, en accusant sa rivale de multiplier les promesses sans pouvoir les financer. « Il n'y a pas de finance magique », a-t-il dit, en ajoutant: « vous n'avez pas expliqué comment vous baissez le chômage, vous ne proposez rien ». Il a aussi critiqué sa proposition d'un retour à un âge de la retraite à 60 ans, s'interrogeant sur les moyens pour financer une telle mesure. Le débat a été aussi houleux sur la question de la loi Travail, qu'Emmanuel Macron ne veut pas abroger, alors que Marine Le Pen l'accuse de manière implicite d'avoir été à la manœuvre lors de sa création. Concernant l'euro. Marine Le Pen a de nouveau défendu son idée d'une double monnaie, l'une « nationale », utilisée par les Français, l'autre réservée à la Banque centrale européenne ou aux « grandes entreprises ». Emmanuel Macron a, quant à lui, expliqué que la sortie de l'euro est un « projet mortifère et dangereux », estimant que Marine Le Pen est la « grande prêtresse de la peur ». Sur la question du terrorisme, Emmanuel Macron a notamment essuyé les attaques de son adversaire, qui l'a accusé de complaisance envers le fondamentalisme islamique, tout en lui reprochant de n'avoir « aucune proposition qui tienne la route » pour assurer la sécurité des Français. « Je ne tombe pas comme vous dans le piège des sauts de cabris », a répondu Emmanuel Macron, qui s'est défendu, en soulignant qu'il a toujours pris « ses responsabilités ». Par ailleurs, un sondage réalisé après le débat pour la chaîne d'information en continu BFMTV montre qu'Emmanuel Macron a été jugé le plus convaincant (63 pc), alors que Marine Le Pen n'a convaincu que 34 pc des personnes interrogées.