La 18ème campagne nationale de sensibilisation pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes a été lancée mardi à Rabat, à l'initiative du ministère de la solidarité, du développement social, de l'égalité et de la famille. Organisée cette année sous le thème de « la prise en charge des femmes victimes de violence » et ayant pour slogan « Unis, les Marocains rejettent la violence à l'égard des femmes », cette campagne vise à faire connaître les services institutionnels fournis aux femmes et filles victimes de violence, tout en valorisant les efforts des différents acteurs dans la chaîne de prise en charge des femmes victimes de violence. Elle se déroulera du 25 novembre au 10 décembre. A cette occasion, la ministre de la Solidarité, du développement social, de l'égalité et de la famille, Jamila El Moussali a souligné que le lancement de cette 18ème édition de la campagne nationale l'institutionnalisation de l'action la lutte contre la violence l'égard des femmes et l'implication nationale pour une meilleure autonomisation des femmes dans tous les domaines, affirmant que de telles initiatives illustrent la ferme volonté du Royaume de sensibiliser la population sur ce phénomène. Le choix de la thématique de la prise en charge des femmes victimes de violence met en évidence l'importance accordée à cette problématique et la volonté de mobiliser tous acteurs nationaux et territoriaux pour la protection des droits des femmes et la lutte contre les violences à leur égard, a-t-elle soutenu. Pour sa part, la directrice du pôle du Ministère public spécialisé et de la coopération judiciaire à la présidence du ministère public, Amina Oufroukhi, a indiqué le Ministère public a déployé des efforts soutenus en vue de permettre aux femmes victimes de violence d'accéder à la protection judiciaire et de prévenir les violences commises à leur encontre, et ce dans le cadre de la mise en œuvre du rôle constitutionnel de cette institution pour la protection des droits et des libertés. Mme Oufroukhi n'a pas manqué de mettre en lumière l'engagement du ministère public en faveur de cette cause, illustré notamment par le suivi de l'action des cellules de prise en charge des femmes victimes de ce fléau. La présidente du Comité national chargé des femmes victimes de violences, Zhor Al Horr, a de son côté estimé que la campagne vise à sensibiliser et à faire prendre conscience de l'importance de lutter contre ce phénomène qui se dresse en obstacle à la démocratie, aux droits de l'Homme et au développement durable. Elle a indiqué que le comité national s'apprête à élaborer son rapport annuel en vue de le soumettre au chef du gouvernement. Il devra formuler une série de recommandations et suggestions adressées aux parties prenantes afin de surmonter ce phénomène sociétal. Pour le représentant résident du Fonds des nations unies pour la population (UNFPA), Luis Mora, cette campagne nationale se veut un appel à exprimer « notre solidarité avec toutes les femmes et les filles dans le monde qui souffrent des douloureux effets psychiques et physiques de la violence sexiste ». « Aujourd'hui, les impacts dévastateurs de la pandémie de la Covid-19 ont contribué à l'augmentation disproportionnée de la violence sous différentes formes », a-t-il fait observer, appelant à la prendre des mesures urgentes à cet égard, à s'engager en faveur de solutions communautaires et digitales pour mettre fin à la souffrance générée par la violence contre les femmes sous toutes ses formes. M. Mora a dans ce sens estimé que les crises sont des moments d'affaiblissement mais également des opportunités d'innovation et de mise en place de conditions d'émergence d'un avenir meilleur visant à garantir le bien-être et la dignité des populations. L'ambassadeur du Royaume de Belgique au Maroc, Marc Trenteseau a, quant à lui, mis en avant le projet d'appui institutionnel au renforcement de la lutte contre la violence à l'égard des femmes, fruit d'une coopération gouvernementale belgo-marocaine, qui a permis entre autres de faire connaitre les dispositions de la loi sur la violence faite aux femmes, de renforcer les capacités en la matière et de sensibiliser les jeunes et la société aux dangers de la violence à l'égard des femmes. Après avoir souligné que la violence faite aux femmes concerne tout un chacun, hommes et femmes, le diplomate a mis l'accent sur l'influence et le rôle que peuvent jouer les médias et les établissements pour « modifier de façon durable les conceptions irrespectueuses de la femme et contribuer ainsi à en finir avec une forme de violences qui met en péril l'image de nos mères, épouses et filles ».