C'est reparti pour une nouvelle saison en septembre 2020. Il faut le dire, c'est aujourd'hui l'unique émission culturelle dans le paysage audiovisuel marocain. Un concept bien étudié, une équipe qui regroupe des sensibilités de plusieurs horizons autour du chef d'orchestre, Driss Idrissi, visage connu de la télévision et du théâtre : Abdelhak Najib, écrivain, journaliste, chroniqueur, critique d'art et de cinéma, récemment nommé ambassadeur de Divine Académie Paris pour les Arts et les Lettres, Mohammed Chouika, professeur de philosophie, écrivain et critique de cinéma qu'on ne présente plus et Meriem Khalil, doctorante en sciences de l'éducation. Le Talk Show à grand succès, puisqu'il dépasse les deux millions de spectateurs et plusieurs millions d'écrans connectés a déjà bouclé six saisons, avec beaucoup de succès. Pour parler de la réussite de ce programme, aujourd'hui orphelin dans le paysage télévisuel et culturel marocain, il faut dire que tout réside dans le choix des thématiques abordées et traités et également des invités. Sada Al Ibdae donne toute la place aux nouveaux visages, aux jeunes talents. Il va chercher et dénicher les créateurs là où ils se trouvent pour leur donner de la visibilité, pour leur offrir une rencontre effective avec un public friand d'art et de culture et qui désespère face au vide qui règne dans les différentes chaînes nationales. Depuis Sept ans, «Sada Al Ibdae», est diffusée tous les dimanches, en prime time sur la chaîne Al Oula. En sept saisons, le Talk Show culturel, a réussi à fidéliser un grand nombre de téléspectateurs, qui y ont trouvé matière à apprécier des œuvres, à découvrir de nouveaux talents et suivre l'actualité artistique au Maroc, dans sa variété. Ecrivains, poètes, hommes de théâtre, réalisateurs, acteurs, actrices, musiciens, chanteurs et chanteuses, photographes, chercheurs, analystes et critiques sont les invités du programme pour décortiquer l'actualité, faire la promotion de leurs travaux ou alors apporter des éclairages sur des thématiques souvent bien choisies. Sada Al Ibdae a traité d'Histoire, d'anthropologie, d'arts plastiques dans leur grande diversité, des littératures, de la poésie, du cinéma, du théâtre, de la danse, de la chorégraphie, d'archéologie, d'architecture, des grandes figures de la pensée marocaine et arabe, comme Mohamed Aziz Lahbabi, Mohamed Abed El Jabri, Abdelkbir Khatibi sans oublier de rendre hommage à des quartiers mythiques de l'histoire marocaine, comme Hay Mohammadi ou encore Marrakech, dans sa belle richesse humaine et intellectuelle. Avec des invités connus ou moins connus, mais qui font un plateau assez intéressant et animé avec beaucoup d'aisance par Abdelhak Najib, qui crée cette complicité avec ses amis sur le plateau et avec les invités, Sada Al Ibdae est devenu l'émission phare de la culture au Maroc. L'équipe semble aujourd'hui si bien rôdée à cet exercice de dynamisme pour ne pas laisser apparaître les temps morts et les blancs, qui parfois peuvent faire mal à un programme de ce type. Mohamed Chouika, critique et professeur de philosophie remplit son rôle de chroniqueur avec sérieux et pose souvent les questions qui fâchent. Meriem Khalil complète ce trio de « Sada Al Ibdae », désormais, très apprécié par une certaine intelligentsia, les intellectuels, les passionnés d'art et de culture, surtout que les télévisions marocaines n'offrent pas de programme de ce genre pour combler les attentes des téléspectateurs. « Sada Al Ibdae » remplit ce vide, en apportant un regard différent sur la culture, déclinée dans une approche qui refuse l'élitisme et va à la rencontre du public, dans ses plus larges franges. Le choix de faire une émission en darija bien soignée, est un atout important qui garantit justement le succès d'un programme dont le crédo est la culture pour tous. L'élément de la langue est capital dans ce sens que l'on peut s'adresser à un grand nombre de personnes et pas uniquement les intellectuels dans un jargon bien établi qui peut parfois devenir barbant. Reste qu'un plus de décontraction à l'instar de ce qui se fait ailleurs dans les émissions de ce genre ferait beaucoup de bien à ce programme, qui peut franchement s'améliorer par le rire, la rigolade, un esprit plus léger, sans tomber dans la légèreté, pour faire de cette soirée du dimanche un moment de détente, d'apprentissage, de convivialité et d'humour. Aujourd'hui, après sept ans de bons et loyaux services, ce sont des centaines d'invités qui ont apporté leur regard sur la création culturelle dans notre pays. Et le meilleur reste à venir, avec une nouvelle saison qui promet d'être à la fois surprenante et très pointue. Sada Al Ibdae, tous les dimanches à 20 h. Al Oula