L'équipe de négociation du Parlement européen pour le prochain budget à long terme de l'Union européenne a averti mardi que son accord sur le cadre financier pluriannuel (CFP) de l'UE pour la période 2021-2027 n'est pas garanti. Le plan de relance post-coronavirus de l'UE doté de 750 milliards d'euros est adossé au budget pluriannuel de l'UE pour les sept prochaines années. Fixé à 1.074 milliards d'euros par les dirigeants européens, soit 154 milliards d'euros par an, ce cadre financier doit encore obtenir l'aval du Parlement européen. « Le Parlement ne peut accepter les plafonds historiquement bas tels que proposés, car ils impliquent de renoncer aux objectifs à long terme et à l'autonomie stratégique de l'UE, alors que les citoyens réclament davantage. Plus de solidarité, plus d'action au plan européen en matière de santé publique, recherche et numérisation, jeunesse, et dans la lutte historique contre le changement climatique », ont souligné les négociateurs du Parlement européen. Des programmes-clés pour atteindre ces objectifs ont été « considérablement réduits », ont-t-ils déploré, relevant qu'ils vont s'efforcer d'obtenir des améliorations, y compris des montants plus élevés, sur les programmes du CFP orientés vers l'avenir tels que Horizon, InvestEU, LIFE et Erasmus+, lesquels sont axés sur des secteurs vitaux (innovation, investissement, climat, éducation…). Saluant l'accord sur l'instrument de relance de l'UE qui « constitue une étape importante vers une nouvelle ambition pour l'Europe : plus verte, plus compétitive et numérique », l'équipe de négociation a, toutefois, insisté que « la relance ne doit pas réduire les capacités d'investissement ni nuire au contribuable, au plan national ». Si l'UE est maintenant autorisée à emprunter des fonds dans le cadre du plan de relance, les négociateurs du Parlement européen soulignent qu'il n'existe aucune certitude sur la manière dont la dette sera remboursée. « C'est pourquoi de véritables ressources propres représentent la solution pour rembourser la dette commune », ont-t-ils relevé, rappelant leur exigence « stricte » à cet égard, à savoir un engagement contraignant en faveur de l'introduction de ressources propres complémentaires dès 2021, et ce au cours du CFP 2021-2027.