Le retour du Maroc dans le giron de l'Union Africaine est « un acte historique, une victoire diplomatique et un succès politique », a estimé, mardi, le député européen et ministre d'Etat belge Louis Michel. Invité par la MAP à livrer ses réflexions et sa position par rapport à ce retour, M. Michel qui préside la délégation du Parlement européen à l'Assemblée parlementaire paritaire du groupe des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP-UE), a affirmé qu'il s'agit en effet d' «une évolution significative pour le Royaume chérifien mais également pour l'ensemble du continent africain». Pour M. Michel, avec le retour du Maroc en son sein, c'est l'une des puissances économiques du continent que l'UA accueille et qui lui sera d'une aide significative dans la mise en place d'une politique d'autofinancement. Il faut souligner que l'UA dépendait jusqu'au dernier sommet de Kigali à 73% de donateurs extérieurs dont l'UE, les USA, la BM et la Chine, a-t-il rappelé. « Pour le Royaume chérifien, puissance économique et diplomatique en Afrique », ce retour, a estimé M. Michel, lui permet de se positionner dans le processus de transformation actuellement en cours sur le continent, pour la mise en place d'une gouvernance éthique et politique de haut niveau au service de l'ensemble des Africains, afin d'aborder entre Africains les questions du terrorisme, de la sécurité, de la gestion des ressources naturelles, du climat, de développement durable, de la migration, du double mandats, de la démocratie et d'assurer une médiation constructive avec plusieurs pays du continent. Après avoir rappelé qu'avec le Maroc, le poids du continent africain sur la scène internationale sera renforcé, le député européen a noté que «la présence de l'Etat chérifien au sein de l'UA augmentera de manière significative la voix de l'organisation dans les grands enjeux économiques mondiaux et la qualité de la coopération entre les différents Etats membres, qui pourront pleinement profiter de leurs complémentarités, des spécificités développées par chacun pour progresser ensemble ». Et de faire savoir que «les récents et nombreux accords commerciaux conclus entre Rabat et l'Afrique subsaharienne, comme le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Guinée, etc semblent déjà confirmer cette tendance et démontre la volonté du Maroc à s'investir dans une politique continentale sur le long terme en s'intéressant à toutes les régions de l'Afrique ». M. Michel a également souligné que cette réintégration ne manquera pas d'avoir un impact positif sur les relations avec l'Europe. « Avec la réintégration du Maroc, partenaire essentiel de l'UE, au sein de l'UA, le partenariat UE-Afrique s'en trouvera renforcé », a-t-il ajouté. Une écrasante majorité de pays africains, rappelle-t-on, avait soutenu le retour du Maroc au sein de l'UA, lors du 28ème Sommet de l'organisation continentale tenu récemment à Addis-Abeba en Ethiopie.