Le mouvement Ennahdha, vainqueur des élections législatives de 2019 en Tunisie, a annoncé, samedi, sa décision de se retirer gouvernement d'Elyès Fakhfakh et « de ne pas lui accorder la confiance au parlement ». « Devant l'insistance d'Elyes Fakhfakh, chargé de former le gouvernement, à rejeter l'idée d'un gouvernement d'Union Nationale, Ennahdha a décidé de se retirer » , a précisé, dans des déclarations à la presse, Abdelkrim Harouni, président du conseil de la Choura du mouvement, majoritaire au parlement avec 54 sièges sur 217. Plus tôt dans la journée, Fakhfakh avait présenté aux partis et aux blocs parlementaires concernés par la formation du gouvernement, la composition finale de son équipe gouvernementale, avant de la présenter officiellement en fin d'après midi au président tunisien Kais Saied. Le chargé de former le gouvernement a rencontré dans ce cadre, des représentants des partis « Ennahdha », du « Courant démocrate », « Echaab », « Tahya Tounes et du bloc de la Réforme Nationale. Elyès Fakhfakh s'est également entretenu avec des représentants des blocs de la coalition « Al Karama » et « Al Moustakbal », alors que les partis Qalb Tounes « Au cœur de la Tunisie » et le « Parti Destourien Libre » ont décliné son invitation. Pour sa part, le parti Qalb Tounes a fait savoir au courant de la journée de samedi qu'il n'accordera pas sa confiance au gouvernement d'Elyès Fakhfakh. La Constitution en vigueur prévoit dans le cas où la composante proposée par le chef du gouvernement n'ait pas la confiance du parlement, un prolongement de délai de 30 jours. Après quoi, le président de la République procèdera dans le cas d'un nouvel échec à la dissolution du parlement et à la convocation des élections législatives anticipées.