La communauté marocaine de Belgique a célébré, vendredi soir dans une ambiance festive à Bruxelles, le nouvel An amazigh 2970, qui coïncide avec le 13 janvier de chaque année. Les habitués de ce désormais rendez-vous annuel visant à faire connaître la culture amazigh en tant que composante de l'identité marocaine plurielle, ont été ravis de se retrouver en famille ou entre amis dans le cadre magnifique du Château du Karreveld, dans la commune de Molenbeek-Saint-Jean, qui a arboré pour la circonstance les couleurs de cette culture ancestrale. « Nous avons voulu donner un caractère familial à cette fête tendant à faire connaitre la culture et l'identité amazigh, convaincus de l'importance de transmettre les traditions de nos ancêtres aux futures générations», a indiqué Mohamed Al Hammouti, président de l'association Marbel qui organise cette soirée, ponctuée de prestations artistiques puisées dans le riche répertoire de la musique berbère. L'initiative de l'association procède d' « une volonté de sensibiliser la communauté d'origine amazighe et maghrébine en Belgique en ce qui concerne les spécificités identitaires, les valeurs sociales et culturelles des imazighens et de créer un lien culturel et identitaire entre les générations issues de l'immigration». Intervenant à cette occasion, l'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand Duché du Luxembourg, Mohamed Ameur, s'est félicité de cette initiative, y voyant « un moment de joie, de plaisir, de communion et de partage, un moment où les Marocains dans leur diversité se retrouvent avec leurs amis pour célébrer cet événement qui est devenu un rendez-vous annuel incontournable ». Pour l'ambassadeur, la célébration du nouvel an amazigh, est aussi une occasion pour rappeler les efforts et les avancées réalisées au Maroc sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI pour réhabiliter la culture et la langue amazigh. « Le Maroc est le seul pays de la région où la cause amazigh a connu des avancées considérables », a-t-il relevé en référence aux différents réformes et chantiers accomplis, citant la dernière la loi en date qui « aujourd'hui permet de généraliser l'usage de la langue amazigh dans l'administration marocaine et à l'école ». Tout en saluant les efforts du Maroc pour la reconnaissance de cette « belle culture millénaire », la bourgmestre (Maire) de la commune de Molenbeek-Saint Jean, Catherine Moureaux, a souligné que, pour sa commune, « c'est une fierté, un honneur et un plaisir » d'accueillir cet événement. « C'est une symbolique forte de convivialité, de partage, de tolérance et de respect mutuel. Cela fait évidemment un fort écho dans la commune de Molenbeek où la diversité culturelle, la question du vivre-ensemble sont une chose importante », a-t-elle assuré. Elle s'est réjouie ainsi de la réussite de cet événement culturel qui « amène chaque année plus de monde, et permet de faire connaître la culture amazigh ici à Bruxelles ». « C'est une culture riche, vaste avec bien des aspects », a-t-elle conclu. La soirée qui reflète la richesse de cette culture a été animée dans son volet artistique par trois groupes de musique amazigh de renommée internationale, dont la troupe folklorique Ahwach Taafrougte, danse qui inspire ses rites berbères et son action des cimes du Sud du Maroc, la troupe Kif-Kif Bledi qui promeut une ouverture sur la culture arabo-berbéro-maghrébine en explorant avec une approche moderne les danses issues des traditions du Maghreb et du Moyen-Orient, et la troupe Imdyazen N'Arrif, originaire de la région du Rif. Comme l'an dernier, ce nouvel an a été l'occasion d'honorer des parents qui, par leur courage et leur détermination, ont contribué, selon le président de l'association Marbel, « à la réussite de leurs enfants et qui, dès lors, ont permis de mettre en valeur la plus-value de la communauté amazigh et maghrébine en Belgique ». Un hommage a ainsi été rendu à trois couples de la première génération dont les enfants ont réussi dans la vie académique et professionnelle. L'assistance a également été conviée à un moment de partage et de découverte des saveurs culinaires amazighes du nord et du sud du Maroc.