La situation humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie reste alarmante, a affirmé jeudi devant le Conseil de sécurité, la Sous-Secrétaire générale de l'ONU aux affaires humanitaires, Ursula Mueller, qui a relevé que les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés continuent de bombarder et de mener des frappes aériennes sur les zones contrôlées par des groupes armés non étatiques, y compris des entités terroristes répertoriées, à Idlib et Alep. Les groupes armés non étatiques, pour leur part, ont intensifié les attaques contre les zones contrôlées par les forces gouvernementales dans le sud d'Idlib et d'Alep, a précisé Mme Mueller, qui briefait les membres du Conseil de sécurité sur la situation humanitaire en Syrie. Dans le nord-ouest du pays, a déploré la Coordonnatrice adjointe des secours d'urgence des Nations-Unies, les civils vivent les conséquences de cette violence continue. Les réseaux humanitaires rapportent que les hostilités ont déplacé jusqu'à 60.000 personnes à Idlib ces dernières semaines, a-t-elle rappelé. Selon la responsable onusienne, la pluie, le froid et l'hiver ont aggravé les difficultés de nombreuses familles déplacées et de leurs communautés d'accueil. Dans le même temps, le prix du combustible – nécessaire au chauffage – reste supérieur à la moyenne nationale, en raison d'une pénurie d'approvisionnement et d'une inflation liée à la dépréciation de la livre syrienne sur le marché informel. → Lire aussi : La Directrice générale de l'Unesco déplore la mort de deux journalistes en Syrie Et d'ajouter que plus tôt ce mois-ci, le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a reçu des informations selon lesquelles des familles à Idlib brûlaient des pneus, de vieux vêtements et d'autres articles ménagers pour se chauffer. Selon certaines mesures, l'intensité des hostilités reste inférieure aux niveaux observés au milieu de l'année, lorsque les combats étaient les plus intenses dans le nord de Hama et le sud d'Idlib, a noté Mme Mueller, soulignant toutefois que l'impact des hostilités actuelles dans le nord-ouest de la Syrie reste préoccupant. Comme le Secrétaire général de l'ONU continue de mettre en garde, « une offensive militaire à grande échelle entraînerait un coût humanitaire dévastateur pour les trois millions de personnes vivant dans la région. Une telle offensive doit être évitée », a-t-elle dit. La responsable onusienne a remarqué également que dans le nord-est de la Syrie, la situation humanitaire reste grave, même si les hostilités ont diminué ces dernières semaines. Après que la Turquie et des groupes armés non étatiques alliés aient lancé une opération militaire dans la zone située entre Tal Abyad et Ras al-Ayn en Syrie le 9 octobre, plus de 200.000 personnes ont fui la zone. Au 26 novembre, 123.000 personnes étaient retournées dans leur région d'origine. Plus de 70.000 personnes sont toujours déplacées des gouvernorats de Hasakah, Raqqah et Alep, alors que quelque 17.000 personnes ont fui vers l'Irak, a détaillé Mme Mueller.