Les frappes du régime syrien et de son allié russe sur la province d'Idleb, dernier grand bastion hostile à Damas, où les combats se sont intensifiés, obligeant des milliers de civils à fuir la région. Face à cette situation, l'ONU a rappelé la nécessité de revenir vers e processus politique. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), « à la suite de l'intensification des frappes aériennes et des bombardements depuis le 16 décembre sur le sud d'Idleb, des dizaines de milliers de civils auraient fui la région de Maaret al-Noomane (…) vers le nord de la province. Des milliers d'autres attendraient que les bombardements diminuent pour partir« . La province d'Idleb, où vivent environ trois millions de personnes, dont de nombreux déplacés d'autres régions syriennes, est dominée par les djihadistes du groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d'Al-Qaida. Cette région, qui échappe encore au régime, a fait l'objet d'un cessez-le feu fin août, fragilisé depuis des semaines par de réguliers bombardements et violents affrontements. Face à ce flux, l'Envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen, a rappelé, vendredi devant le Conseil de sécurité, la nécessité d'un processus politique dans ce pays en proie à une guerre civile de plus de huit ans. « Les 12 derniers mois ont vu un flux constant de violence, ponctué par une escalade, dans de nombreuses régions de la Syrie. Tout cela nous rappelle constamment la nécessité d'un processus politique en Syrie« , a déclaré Pederson qui briefait les membres du Conseil à New York par visioconférence. L'Envoyé onusien a dit espérer qu'un accord pourrait être trouvé rapidement sur un ordre du jour pour le Comité constitutionnel, mais jusqu'à ce que cela se produise, il ne voyait aucune raison pour de nouvelles sessions de son organe restreint. Le responsable onusien a également déploré que le nord-ouest de la Syrie ait connu une escalade de la violence « profondément troublante » ces derniers jours, avertissant qu'une offensive à grande échelle dans la région aurait « un coût que nous ne pourrons pas se permettre« . Pour rappel, le conflit en Syrie, déclenché par la répression de manifestations pro-démocratie par le régime de Damas, a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés. La Russie et la Chine ont mis vendredi leur veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution de l'Allemagne, de la Belgique et du Koweït étendant d'un an l'aide humanitaire de l'ONU, passant par les frontières turque et irakienne, à quatre millions de Syriens.