Par Khadija Skalli Les propos tenus par la présidente de la sous-commission des droits de l'Homme du Parlement européen suscitent une vive polémique en Algérie. Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, crie à l'ingérence dans les affaires internes du pays.
La réaction du Parlement européen au sujet de la crise politique en Algérie suscite l'ire de l'armée algérienne. « Ce qui se passe en Algérie est une affaire interne qui concerne seuls les Algériens ». C'est par ces propos que le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, a répliqué aux déclarations de la présidente de la sous-commission des droits de l'Homme du Parlement européen. Samedi 28 septembre, Marie Arena a exprimé le soutien du Parlement européen au mouvement de contestation Hirak en annonçant une prochaine audition de ses représentants. « Nous les soutenons ici au Parlement européen en organisant une audition avec un certain nombre d'acteurs de la révolution actuelle en Algérie », a-t-elle déclaré dans une vidéo, mise en ligne sur les réseaux sociaux. Le Vice-ministre de la Défense y voit une « tentative d'ingérence », visant à « porter atteinte à la stabilité » du pays. → Lire aussi Les Algériens de nouveau dans la rue pour dire non à la présidentielle « J'ai souligné à maintes reprises qu'il y a des parties étrangères hostiles qui complotent contre l'Algérie et qui tentent de s'immiscer dans ses affaires internes avec une complicité flagrante de la bande, à l'intérieur, que ne mettons en garde de jouer avec le feu. Ce sont des tentatives désespérées qui ont essentiellement pour but de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité de l'Algérie et de son peuple », souligne Gaïd Salah, dans son discours prononcé lundi 30 septembre à Oran. L'homme le plus puissant en Algérie dénonce ces « tentatives d'ingérence » dans les affaires internes du pays. Ce sont des « tentatives sournoises menées par certaines parties étrangères avec la complicité de la bande depuis l'intérieur, qui guettent l'Algérie et tentent de s'immiscer dans ses affaires internes ». Le chef d'état-major de l'Armée algérienne réitère, malgré le rejet persistant du hirak, « l'importance » de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain qui permettra, selon lui, à l'Algérie de sortir de la crise actuelle « le plus tôt possible ». Pour la députée belge, « les manifestants en Algérie demandent bien sûr que des élections soient organisées mais pas sous le modèle actuel, pas sous le régime actuel, pas avec les règles du régime actuel ». Les Algériens exigent, poursuit la responsable européenne, « des changements au niveau de la Constitution, qu'il y ait un pluralisme politique, qu'il y ait une liberté d'expression et d'association, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui en Algérie ».