L'homme fort du gouvernement italien et chef de la Ligue, Matteo Salvini, a réclamé jeudi des élections anticipées, faisant éclater la coalition gouvernementale instaurée il y a 14 mois avec son allié du Mouvement 5 Etoiles. « Allons tout de suite au Parlement pour prendre acte qu'il n'y a plus de majorité (…) et restituons rapidement la parole aux électeurs », a-t-il souligné dans un communiqué, diffusé après une série de rencontres entre dirigeants politiques. « Il est inutile d'aller de l'avant avec des +non+ et des disputes, comme ces dernières semaines, les Italiens ont besoin de certitudes et d'un gouvernement qui travaille », a ajouté le vice-Premier ministre de la Ligue (extrême droite). Les médias italiens ont évoqué la date du 20 août pour le vote d'une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement, avec une dissolution du parlement dans les jours suivants. Toute la journée, des consultations ont eu lieu entre le chef du gouvernement Giuseppe Conte et le président Sergio Mattarella et entre MM. Conte et Salvini. Luigi di Maio, l'autre vice-Premier ministre et chef de file du M5S (antisystème) est resté enfermé à « travailler », dans son bureau du Palais Chigi, le siège du gouvernement, sans être convié aux discussions. La crise au sein de la coalition a été déclenchée par le dernier vote de la session parlementaire sur la ligne Lyon-Turin, mercredi. Le M5S s'est retrouvé à voter tout seul une motion contre cette liaison franco-italienne à grande vitesse, tandis que la Ligue apportait son soutien à deux motions de l'opposition en faveur du projet. La tension entre les deux ex-alliés gouvernementaux, la Ligue et le M5S, couvait depuis de longues semaines, plus spécialement depuis les élections européennes qui se sont traduites par un triomphe de la Ligue et un échec cuisant pour le Mouvement.