Crise politique en Italie. Le virulent ministre de l'intérieur, Matteo Salvini, leader de la Ligue et homme fort du gouvernement italien, a annoncé ce jeudi soir, la fin de la coalition au gouvernement avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de Luigi di Maio. En actant cette rupture, à l'issue d'une série de rencontres avec le chef de l'exécutif, Giuseppe Conte, et le président Mattarella, Salvini a réclamé des élections législatives le plus « rapidement possible ». « Allons tout de suite au Parlement pour prendre acte qu'il n'y a plus de majorité [...] et restituons rapidement la parole aux électeurs », a-t-il signifié dans un communiqué, estimant qu'il est « inutile d'aller de l'avant avec des +non+ et des disputes, comme ces dernières semaines, les Italiens ont besoin de certitudes et d'un gouvernement qui travaille ». La crise sourdait de longue date, nourrie par plusieurs pommes de discorde portant notamment sur le virage sécuritaire et renforcement de la politique migratoire, mais également la relance de la liaison TGV Lyon-Turin. Si Salvini invoque des « divergences politiques », nul n'ignore que le leader de la Ligue a des visées plus ambitieuses dans la hiérarchie de Rome, principalement depuis les élections européennes, qui l'ont considérablement conforté. En effet, même si le M5S dispose de 220 sièges à la Chambre des députés et la Ligue de seulement 123, le rapport de force s'est totalement inversé depuis le scrutin européen. Ces échéances qui ont offert à la ligue 34% des suffrages (contre 20% pour le M5S), ont, en fait, acté dans les urnes la popularité de Matteo Salvini et attisé ses appétits de pouvoir. La presse italienne avance la date du 20 août pour le vote d'une motion de censure au Sénat. Conformément à la Constitution italienne, le Parlement serait alors dissous quelques jours plus tard et de nouvelles élections devraient se tenir dans un délai de 50 à 70 jours.