La 2ème « Table ronde » sur le Sahara organisée à Genève les 20 et 21 mars derniers par Horst Köhler, représentant spécial des Nations unies, a réuni les quatre protagonistes que sont le Maroc, l'Algérie, le polisario et la Mauritanie. Nous n'avons jamais pensé que cette rencontre ait pu être couronnée de succès ou d'un tant soit peu d'espoir, susceptible de modifier notre perception sur la volonté algérienne, entièrement vouée à saboter le processus de l'ONU. Pas plus que nous en attendrions un autre comportement à l'avenir, aussi longtemps que le régime algérien actuel reste en place, persiste et signe. Ramtane Lamamra, faucon de son état que la « Révolution du sourire » de la jeunesse va emporter, tant il s'est fait griller, a cru réintroduire à Genève la vieille rengaine des années 80 sur « l'autodétermination du peuple sahraoui », et autres logomachies sur le référendum, alors que l'ONU a pris acte de leur caducité et que la communauté internationale s'est résignée à leur mort. Le diplomate algérien, fantasque et dérisoire dans ses propos, s'entête à ressusciter les fantômes et les fantoches. Le « peuple sahraoui » n'est autre que celui qui est installé depuis toujours au Sahara marocain, à plus de 90%, y vivant et évoluant paisiblement. Ses représentants légitimes et dignes, reconnus par les Nations unies n'ont-ils pas pris part aux échanges de Genève ? Ce sont des Sahraouis marocains, imprégnés d'histoire et de mémoire qui n'ont pas trahi leur patrie en se jetant dans les bras de l'Algérie...comme c'est le cas des membres du polisario, dont Ramtane Lamamra, tout à son irascible volonté de déformer l'histoire, oublie qu'ils sont originaires du Maroc... La mauvaise foi, relayée par une propagande de mauvais genre, fait dire aux dirigeants algériens et une certaine presse que « le Maroc occupe et colonise le Sahara »...Propos fallacieux, d'autant plus éculé qu'au lendemain de la Marche verte, restée au travers de la gorge de Boumediene et Bouteflika, la quasi-totalité des Sahraouis sont demeurés sur le territoire, heureux d'être libérés du joug espagnol, tandis que leurs frères et sœurs installés pendant la colonisation dans le Nord, à Agadir, Marrakech, Casablanca, Rabat, Tétouan, Meknès, Tanger les avaient rejoints... Quand le Roi Hassan II, dans un discours télévisé célèbre, avait annoncé le 15 octobre 1975 l'organisation de la Marche verte pour le 6 novembre, feu Boumediene, piqué au vif, enragé, ordonna à l'armée algérienne ( ANP) de prendre position dans les alentours immédiats de Lâayoune, pensant qu'une guerre allait être déclenchée et mettant déjà en œuvre son plan machiavélique. La Marche verte non seulement avait connu un succès, mais il n'y eut ni guerre ni mort d'hommes. En se retirant vers Tindouf, l'armée algérienne embarqua de force, à partir de Lâayoune, Tifariti et surtout Amgala, des centaines de Sahraouis,, enrôlés et conduits manu militari vers Tindouf où furent, à l'image des camps palestiniens, érigées des tantes et des miradors sur lesquels la propagande du DRS algérien affublera face à la presse internationale, payée à tours de bras. Au total, ce ne sont pas plus que 1000 sahraouis embarqués dans les fourgons de l'armée algérienne entre novembre et février 1975 qui quittèrent le Maroc contre leur plein gré et formèrent le mirage du « peuple sahraoui réfugié à Tindouf Lahmada ».Les sécheresses successives des années 80, à leur insu avaient poussé des populations en déshérence, touareg, maliens, nigériens, mauritaniens et autres à chercher des points d'eau et des espaces cléments dans un territoire désertique hostile. Beaucoup d'entre eux furent « récupérés » par les troupes du polisario, conduits à Tindouf et transformés en « Sahraouis »...afin de grossir leur chiffre devant la communauté internationale. Le Maroc n'a cessé – sans doute tardivement – a réclamer vainement auprès du HCR de l'ONU leur recensement et leur authentification. Antonio Guterres, actuel secrétaire général des Nations unies qui fut longtemps Délégué du même HCR, en connaît quelque chose pour s'être vu opposer par les divers gouvernements algériens le refus de se rendre à Tindouf recenser les « Sahraouis »...L'ambiguïté a perduré, et le gouvernement algérien persiste à croire que la communauté internationale est à ce point dupe et feint d'oublier que tout référendum, si d'aventure il devait avoir lieu, reposerait sur le premier critère : le recensement des votants, des authentiques sahraouis, la minorité séquestrée à Tindouf, la plus grande majorité de ceux et celles qui habitent le Sahara et, point central, ceux et celles qui avant la répression coloniale des années 50 et 60 du siècle dernier, avaient rejoint le nord du Maroc, y ont construit une vie, fondé des famille, les Reguibat,les Dlimis, les Lâaroussiyne et autres. Ils avaient le droit et la légitimité de voter, ce que le gouvernement algérien a cru contester...