Le vice-président du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC), l'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale, a appelé, samedi à Marrakech, la communauté internationale à mener une action urgente et adéquate pour atténuer les effets des crises humanitaires. « Les énormes défis et besoins humanitaires d'aujourd'hui exigent de la communauté internationale une action urgente et adéquate pour atténuer les souffrances de millions de personnes dans le monde », a dit M. Hilale, également président du segment des affaires humanitaires de l'ECOSOC, à l'ouverture de la 20è réunion du Mécanisme de coordination régionale pour l'Afrique (MCR) et 3è réunion conjointe du MCR et de l'antenne régionale africaine du Groupe des Nations unies pour le développement durable. « Il est troublant de constater que durant cette année seulement, les agences des Nations unies et leurs partenaires ont prévu de consacrer l'assistance à 115 millions de personnes, parmi lesquelles environ 68 millions de personnes ont été déplacées de force et environ 40 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur de leur pays », a-t-il poursuivi, se félicitant par la même du fait que l'Union africaine ait déclaré 2019 comme « Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées internes ». Dans ce sens, M. Hilale a souligné que « les partenariats de l'ONU avec les acteurs locaux et nationaux, ainsi que ceux régionaux et mondiaux en vue de concrétiser les promesses des objectifs du développement durable sont plus que jamais indispensables de nos jours », ajoutant que cette réunion constitue un rappel fort sur le besoin pour l'ONU et ses partenaires d'investir davantage dans la prévention, en se concentrant sur la préparation, l'atténuation aux catastrophes et la réponse à ces dernières. M. Hilale a, à cet égard, mis l'accent sur les effets néfastes du changement climatique et de leur fréquence et leur intensité, précisant qu'en 2018 seulement, 282 catastrophes naturelles ont touché plus de 60 millions de personnes. « Cela démontre clairement que les catastrophes naturelles sont en augmentation considérable, impactant les besoins en aide humanitaire. Face à ces défis pressants, notre discussions d'aujourd'hui, en particulier l'action commune dans les domaines humanitaires, développement et paix et sécurité, est hautement nécessaire », a-t-il soutenu. Il a, en outre, fait savoir qu'à travers l'agenda 2030 et ses objectifs de développement durable (ODD), les Nations unies ont ancré l'Homme au centre du programme international de développement durable, estimant que ces objectifs sont interdépendants et liés entre eux, ce qui « nous incite tous à adopter une approche intégrée et à aller au-delà des domaines d'expertise spécifique et à chercher des solutions reliant tous les secteurs, toutes les parties prenantes et l'ensemble des ressources ». Par ailleurs, il a fait observer que les efforts, les actions et la coordination régionale déployés par la commission régionale incorporent un caractère inclusif et universel des plates-formes, en tant que blocs de construction solides pour le multilatéralisme. « A cet égard, je tiens à souligner le rôle important des commissions régionales dans la facilitation de l'intégration substantielle nécessaire sur les questions économiques, sociales et environnementales pour la réalisation de l'agenda 2030 , notamment en analysant les problèmes spécifiques liés à sa mise en œuvre », a-t-il enchaîné. Et de noter que les commissions régionales disposent des capacités statistiques pour aider les pays membres et leurs systèmes statistiques nationaux à effectuer un suivi périodique et à évaluer les progrès accomplis sur les objectifs de développement durable, leurs objectifs et leurs indicateurs. Ces commissions jouent également un rôle majeur dans la consolidation de la « voix unique » en réponse aux demandes des Etats membres et dans la facilitation des processus de formulation des politiques et de prise de décisions fondés sur des données factuelles, a ajouté M. Hilale, mettant l'accent sur la nécessité d'une coordination plus étroite entre l'Union africaine et le système des Nations unies pour que l'agenda 2030 et l'agenda 2063 contribuent de manière significative et positive au développement de l'Afrique. Il s'est, à cet effet, félicité du rôle clé joué par la Commission économique de l'Afrique, en tant que fournisseur d'aide à l'amélioration de la gouvernance sur le continent, comme en témoignent ses diverses activités et efforts axés sur la bonne gouvernance, et notamment son soutien au Mécanisme africain d'évaluation par les pairs. « Notre réunion devrait viser à améliorer la compréhension de la situation des réfugiés et des personnes déplacées en Afrique à la lumière du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et de l'agenda 2063: l'Afrique que nous souhaitons. Nous sommes appelés à œuvrer ensemble pour renforcer l'alignement des travaux de ce mécanisme et ceux des équipes régionales du groupe des Nations unies sur le développement durable en Afrique, à la fois avec le cadre commun pour un partenariat renforcé entre l'ONU et l'Union africaine pour la paix et la sécurité et le cadre ONU-UA pour la mise en œuvre de l'agenda 2063 et du programme de développement durable 2030 », a-t-il conclu. Cette réunion se tient les 23 et 24 mars sous le thème « L'appui du système des Nations Unies à l'Union africaine pour célébrer 2019, Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées : Vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique », en marge de la 52ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (COM2019) de la Commission économique pour l'Afrique (CEA).