Interdiction de manifester dans certains lieux emblématiques à Paris mais aussi dans d'autres ville de France, déploiement d'un important dispositif sécuritaire avec les militaires en renfort, le gouvernement français adopte la fermeté dans sa gestion des manifestations des «gilets jaunes », ce mouvement de protestation sociale inédit dans l'Hexagone. A Paris, considérée comme l'épicentre de la mobilisation et où convergent les « gilets jaunes » de toutes les régions du pays, un dispositif fort de 6000 membres des forces de l'ordre a été déployé, selon la préfecture de police. Deux drones auront également à survoler la capitale pour diriger plus efficacement les policiers et gendarmes sur les zones à risques et des produits marquants vont être utilisés afin d'aider à l'identification des «émeutiers». L'important dispositif sécuritaire mis en place pour l'occasion souligne la détermination du gouvernement à éviter les scènes de pillage et de saccage qui ont marqué les manifestations de samedi dernier, commentent les médias pour qui cette énième journée de mobilisation « à valeur de test pour l'exécutif critiqué pour sa gestion de la crise des « gilets jaunes » ». L'acte 19 des « gilets jaunes » intervient au lendemain de l'annonce faite par le gouvernement d'interdire les manifestations dans les points névralgiques de plusieurs villes du pays. → Lire aussi : «Gilets jaunes»: Les manifestations interdites samedi sur les Champs-Elysées Une quinzaine de villes comme Paris, Nice, Bordeaux, Toulouse, Dijon, Rennes ont interdit les manifestations dans certains lieux emblématiques, une nouvelle stratégie de l'exécutif qui veut reprendre la main « avec fermeté », dans la gestion de cette crise, selon les mêmes sources. Cette journée de mobilisation intervient également après la décision controverse de l'exécutif de faire appel en renfort aux militaires en prévision de tout débordement similaire à celui de samedi dernier. L'acte 18 des « gilets jaunes » a été marqué par un regain de violences notamment à Paris théâtre de saccages d'une ampleur encore jamais atteinte depuis le début du mouvement. Face à ces débordements, le gouvernement a pris la décision de déployer pour ce samedi le dispositif antiterroriste militaire Sentinelle, décision contre laquelle s'est élevée l'opposition, de Droite comme de Gauche, pour qui le maintien de l'ordre est une affaire de la police. Réagissant à ces critiques, le gouvernement a assuré que les militaires du dispositif Sentinelle n'assureront pas une mission de « maintien de l'ordre ». Leur mission consistera à sécuriser des sites sensibles où sont ordinairement positionnés les forces de l'ordre, qui pourront être libérées pour assurer le maintien de l'ordre sur le parcours des manifestations des gilets jaunes à Paris. La décision de déployer le dispositif Sentinelle s'inscrit dans le cadre des mesures d'ordre public annoncées par le Premier ministre Edouard Philippe, en début de semaine au lendemain d'un acte 18 des « gilets jaunes » particulièrement violent.