Les « gilets jaunes » reconduisent leur mobilisation, samedi 06 avril, pour le 21ème week-end consécutif, alors que l'exécutif s'apprête à un exercice de « restitution », lundi, des grandes lignes du débat national lancé comme réponse aux revendications de ce mouvement inédit. Plusieurs manifestations et rassemblements sont prévus en France en dépit des mesures d'interdiction de manifester prises et un dispositif allégé par rapport à samedi dernier a été déployé partout dans le pays. A Paris, devenue au fil de cinq mois de contestation, l'épicentre de la mobilisation, deux événements sont prévus dont l'un a été déclaré. Comme lors des deux précédentes mobilisations, les Champs-Elysées ainsi que les abords de la présidence et de l'Assemblée nationale ont été totalement interdits aux manifestants. L'objectif de la préfecture: ne pas voir se reproduire les débordements du samedi 16 mars, qui avait vu 1.500 «ultra violents», selon le gouvernement, saccager la célèbre avenue et ses abords. Des manifestations sont aussi prévues ailleurs en France comme à Rouen, Lyon, Dijon, Nice, Nantes, Montpellier, Bordeaux ou encore Toulouse, et ce malgré des arrêtés d'interdiction de manifester. Cette nouvelle mobilisation intervient alors que le Conseil constitutionnel vient de bloquer un article emblématique de la loi anticasseurs lancée en réponse aux violences lors des manifestations des « gilets jaunes ». Selon le Conseil constitutionnel, l'article en question qui donnait notamment à l'autorité administrative le pouvoir d'interdire de manifestations toute personne présentant une « menace d'une particulière gravité pour l'ordre public », porte atteinte à la liberté d'expression. L'acte XXI des « gilets jaunes » intervient également alors que le gouvernement s'apprête à livrer lundi une restitution des grandes lignes qui ressortent du Grand débat national lancé comme réponse aux revendications de ce mouvement social. Selon des médias du pays, le Premier ministre Edouard Philippe devra procéder lundi à Paris à une « restitution» des remontées du grand débat, puis à des discours mardi et mercredi devant l'Assemblée nationale, avant les premières annonces du président Emmanuel Macron attendues mi-avril.