La réponse d'Israël aux manifestations à Gaza en 2018 « peut constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité », selon une commission mandatée par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève. « Les forces de sécurité israéliennes ont tué et mutilé des manifestants palestiniens qui ne constituaient pas une menace imminente de mort ou de blessures graves pour autrui lorsqu'ils ont été visés, et qui ne participaient pas non plus directement à des hostilités », ont déclaré les enquêteurs dans leur rapport présenté jeudi. « Certaines des violations du droit international humanitaire et des droits humains commises » peuvent constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité et doivent immédiatement faire l'objet d'une enquête par Israël », a déclaré le président de cette commission indépendante, Santiago Canton. → Lire aussi : L'envoyé de l'ONU au Moyen-Orient choqué par le meurtre de deux enfants palestiniens à Gaza Selon le rapport, « plus de 6000 manifestants non armés ont été touchés par des tireurs d'élite militaires, semaine après semaine lors des manifestations ». Les enquêteurs ont indiqué avoir « trouvé des motifs raisonnables de croire que des tireurs d'élite israéliens ont tiré sur des journalistes, du personnel de santé, des enfants et des personnes handicapées, sachant qu'ils étaient clairement reconnaissables comme tels ». Ils disent disposer d'informations confidentielles sur ceux qu'ils pensent être responsables de la mort de ces Palestiniens. La commission avait été mise sur pied en mai 2018 par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour « enquêter sur les violations et mauvais traitements présumés (…) dans le contexte des assauts militaires menés lors des grandes manifestations civiles qui ont commencé le 30 mars 2018 » à Gaza.