Après plus de deux semaines de silence face aux crimes perpétrés contre les Palestiniens, le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, s'est enfin résolu à lancer une enquête internationale sur les possibles crimes de guerre signés par Israël. L'annonce de cette enquête a aussitôt été décrié par le Premier ministre israélien. Il aura fallu attendre plus de 20 jours avant que les Nations Unies ne prennent une décision juste et courageuse pour faire la lumière sur les terribles crimes perpétrés contre la population palestinienne dans la bande de Gaza ces derniers jours. Jusqu'ici, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est montré incapable de s'accorder face à des Etats éhontés ouvertement pro-gouvernement d'Israël, approuvant la tuerie de masse d'innocents palestiniens dans leur sommeil, la destruction de leur habitation et l'excusant par des justifications selon lesquelles l'Etat hébreu aurait le droit de se défendre. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a lancé cette enquête internationale sur les atteintes aux droits humains commises dans les territoires palestiniens occupés et en Israël depuis avril, mais aussi sur les « causes profondes » des tensions. La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a estimé que les frappes de l'armée israéliennes sur la bande pauperisée de Gaza pouvaient constituer des crimes de guerre « s'il s'avère » que les civils ont été touchés « sans distinction ». Cette déclaration devant le Conseil, réuni en session extraordinaire, a provoqué l'ire du Premer ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a dénoncé une « décision honteuse » qui « encourage les terroristes dans le monde entier ». De son côté, le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a « salué » la décision du Conseil des droits de l'homme et l'Autorité palestinienne a déclaré qu'il s'agissait d' »un pas en avant » dans la protection des droits humains des Palestiniens. Pour Mme Bachelet, il n'y avait pas de groupes armés ni d'action militaire dans les bâtiments détruits par l'armée israélienne comme le prétend le gouvernement israélien pour justifier leur destruction sous les bombardements aériens. Seuls des civils, des familles, des enfants sont morts. La Haute-Commissaire de l'ONU a également souligné que les roquette lancées par le mouvement islamiste palestinien Hamas « ne font pas de distinction entre les objets militaires et civils, et leur utilisation constitue donc une violation manifeste du droit humanitaire international ». Pourtant, même si elles ont été lancées par milliers, ces roquettes ont été interceptées dans plus de 90% des cas grâce au dôme de protection israélien, et dans le reste des cas, elles se sont échouées dans des endroits non habités. Ainsi, en comparant les bilans des victimes des deux camps, tout en sachant que les Palestiniens n'ont pas d'armée, entre le 10 au 21 mai, au moins 254 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, un bilan où l'on retrouve 66 enfants, selon les autorités locales. En Israël en revanche, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts dont un enfant, une adolescente et un soldat, selon la police. La réunion en session extraordinaire s'est tenue à la demande du Pakistan, coordinateur de l'Organisation de la coopération islamique, et des autorités palestiniennes. La résolution pour le lancement d'une « commission d'enquête internationale indépendante et permanente » chargée d'examiner les atteintes au droit international humanitaire et aux droits de l'homme a été adoptée par 4 voix pour, 9 contre et 14 absentions.