Les sirènes ont retenti dans la bande de Gaza dimanche matin pour marquer le premier anniversaire de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas qui contrôle le territoire palestinien. Les sirènes ont sonné à 11H20 locales au moment où les premiers raids aériens de l'agression israélienne ont frappé il y a un an la bande de Gaza. Plusieurs manifestations, rassemblements et discours, ont eu avoir lieu avant un discours télévisé du Premier ministre du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dimanche soir. Les commémorations doivent durer 22 jours, soit autant que la guerre lancée du 27 décembre 2009 au 18 janvier 2010. "L'objectif de ces événements est d'exposer cette guerre et ses massacres, qui sont sans précédent, devant les yeux du monde entier. Ce afin que les chefs de cette guerre sioniste soient jugés", a déclaré Ihab al-Ghoussein, un porte-parole du ministère de l'Intérieur à Gaza. L'agression israélienne avait commencé par des raids aériens israéliens simultanés dans toute la bande de Gaza, faisant au moins 225 victimes en 24 heures, soit l'une des plus sanglantes journées depuis le début du conflit israélo-palestinien. Le conflit avait pris fin le 18 janvier avec des cessez-le-feu unilatéraux proclamés par les deux camps. La guerre de Gaza a fait 1.450 morts palestiniens, selon un bilan publié dimanche par les services de secours palestiniens, et 13 côté israélien, dont 10 soldats. HRW accuse Israël de maintenir le blocus de la bande de Gaza L'organisation de Défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a accusé Israël et le Hamas "de n'avoir pas sanctionné les membres de leurs forces coupables d'avoir violé les lois de la guerre", lors de l'agression israélienne à Gaza. HRW a accusé en outre spécifiquement Israël de "maintenir le blocus de la bande de Gaza, causant de grands besoins humanitaires et empêchant la reconstruction d'écoles, de maisons et d'infrastructures", détruites durant l'opération "Plomb durci". HRW a accusé l'armée israélienne d'avoir "tué 29 civils à Gaza à l'aide de drones armés" , d'en "avoir tué 11 autres qui arboraient des drapeaux blancs" et d'avoir "fait usage de munitions au phosphore dans des zones à forte densité de population. L'armée israélienne "a délibérément détruit, sans justification militaire, un grand nombre de propriétés civiles, comprenant des fermes, des usines et la plus grande partie du réseau de distribution d'eau à Gaza et d'égouts, sans que ces destructions aient été réparées à ce jour". Elle accuse par ailleurs le bras armé du Hamas et d'autres groupes palestiniens d'avoir "tiré des centaines de roquettes contre des régions peuplées israéliennes". "Jusqu'à présent, Israël n'a sanctionné qu'un sergent condamné à sept mois et demi de prison pour le vol d'une carte de crédit", relève Human Rights Watch. Le Hamas a justifié les tirs de roquettes estimant qu'ils constituaient une réponse légitime au blocus de Gaza et à l'occupation israélienne en Cisjordanie. L'Assemblée générale de l'ONU a adopté le 5 novembre à une très large majorité une résolution donnant trois mois à Israël et aux Palestiniens pour ouvrir des enquêtes "crédibles" sur les graves accusations contenues dans le rapport Goldstone, selon lesquelles des "crimes de guerre" et de "possibles crimes contre l'humanité" ont été commis lors du conflit de Gaza l'hiver dernier. Mandaté par l'ONU, le juge sud-africain Richard Goldstone a rédigé un rapport accusant surtout Israël de "crimes de guerre" voire de "crimes contre l'humanité" durant les combats à Gaza et les tirs sur Israël qui ont tué 1.400 Palestiniens et 13 Israéliens entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009.