Les pays membres du Groupe de Lima ont entamé, lundi, une réunion cruciale à Bogotá en vue d'intensifier la pression internationale sur le régime chaviste de Nicolas Maduro, en présence du président intérimaire du Venezuela, l'opposant Juan Guaido, et le vice-président américain, Mike Pence. Outre les ministres des Relations extérieures des pays membres du Groupe, majoritairement hostiles au régime de Maduro, prennent part également à cette réunion les présidents de Colombie, Ivan Duque, du Guatemala, Jimmy Morales, ainsi que les vice-présidents du Brésil, Hamilton Mourão, et du Panamá, Isabel Saint Malo. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, le chef de la diplomatie colombienne, Carlos Holmes Trujillo, a rappelé que le Groupe de Lima avait réaffirmé à plusieurs reprises son « engagement en faveur de la transition démocratique et du rétablissement de l'ordre constitutionnel au Venezuela », ajoutant que des millions de Vénézuéliens ayant quitté leur pays, ont été accueillis avec « solidarité » par les pays de la région en dépit de leurs « capacités et ressources limitées ». « Avec le soutien du groupe de Lima et de certains pays, nous avons déployé des efforts importants pour faciliter la mise en place d'un corridor humanitaire fournissant une assistance internationale de base et permettant d'atténuer, même partiellement, la grav e situation humanitaire qui affecte tant de Vénézuéliens », a poursuivi M. Trujillo. Evoquant le blocage par le régime de Maduro de l'entrée, samedi, à travers les ponts frontaliers séparant la Colombie et le Venezuela, des aides humanitaires fournies par les Etats-Unis et plusieurs pays de la région, M. Trujillo a indiqué qu'il y eu « une réponse du régime illégitime de Maduro » lorsque « les forces du régime, y compris les groupes irréguliers, ont entravé l'accès de l'aide ». Il a également indiqué que le Groupe de Lima souhaite intensifier « le blocus politique et diplomatique » du régime de Maduro, « une dictature qui a imposé » aux Vénézuéliens « une gouvernance défaillante », dont l'exode des Vénézuéliens a été l'une des conséquences « les plus inquiétantes ». Le ministre colombien a en outre réaffirmé la volonté du Groupe de Lima de faciliter une transition démocratique ainsi que le rétablissement de l'ordre constitutionnel au Venezuela. → Lire aussi : L'UE condamne le recours du régime Maduro à la violence pour empêcher l'entrée de l'aide au Venezuela « Nous avons joint nos revendications à celles des Vénézuéliens pour l'organisation d'élections justes, transparentes et crédibles: véritablement démocratiques », a-t-il encore insisté. Les pays membres du Groupe Lima ont aujourd'hui « la responsabilité de redoubler » leur soutien aux Vénézuéliens qui, « jamais auparavant » n'avaient « autant progressé » sur la voie du rétablissement de la démocratie », a dit M. Trujillo, qualifiant « de plus en plus décisif » le rôle de la communauté internationale pour barrer le chemin à la « dictature de Maduro et à son régime kleptocrate ». « Nous devons le faire non seulement pour les Vénézuéliens, mais également pour la paix et la stabilité de la région », a ajouté Trujillo, pour qui « ce qui détruit le Venezuela détruit tous » les pays de la région. Pour sa part, le vice-ministre péruvien des Relations extérieures, Hugo de Zela, a estimé que « le moment est venu d'adopter davantage de mesures pour isoler le régime, des mesures plus claires qui intensifient la pression, et nous sommes disposés à assumer des positions plus catégoriques, à agir sur le plan politique, sur le plan financier ». « Il ne fait aucun doute que la dictature n'a pas de limite dans la répression de son propre peuple », a dit le diplomate péruvien, ajoutant : « Au sein du Groupe de Lima, nous luttons pour que cette solution soit de forme pacifique ». « Il est insinué que nous soutenons l'utilisation de la force. C'est faux. Cela ne se produit pas, nous cherchons une solution pacifique pour le Venezuela « , a-t-il souligné. Il a de même affirmé que l'utilisation de la force et de la violence par le régime de Maduro pour bloquer l'entrée de l'aide humanitaire était « inacceptable », ajoutant que l' »usage de la force n'est pas une option pour ce qui se passe au Venezuela ». Les travaux de cette réunion au cours de laquelle interviendra le président par intérim du Venezuela, seront sanctionnés par la publication d'une déclaration sur les mesures à même d'instaurer une transition démocratique et mettre fin à l' »usurpation » du pouvoir par Maduro. Le président colombien a déclaré récemment que lors de cette réunion « tous les pays de l'hémisphère apporteront le soutien nécessaire pour la transition au Venezuela ». Onze sur les 14 pays membres du Groupe de Lima ont reconnu M. Guaido, chef du Parlement, en tant que président intérimaire légitime du Venezuela. Il s'agit de la Colombie, de l'Argentine, du Brésil, du Canada, du Chili, du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Panama, du Paraguay et du Pérou. Le 04 février, les ministres des Affaires étrangères de ces pays avaient tenu une réunion à Ottawa (Canada) lors de laquelle ils ont notamment appelé l'armée vénézuélienne à se ranger du côté de M. Guaido, tout en plaidant pour une transition démocratique « rapide » et « sans violence, ni ingérence étrangère armée » dans ce pays.