En tant que moteur du développement régional et au-delà d'être un produit de base utilisé quotidiennement par une grande majorité de consommateurs, le sucre peut contribuer à la croissance de l'Afrique, a affirmé mardi à Marrakech, le président de l'Organisation Internationale du Sucre (OIS), M. Mohammed Fikrat. M. Fikrat qui s'exprimait à l'ouverture des travaux de la 37-ème session du Conseil de l'OIS initiée sous le signe "l'économie sucrière africaine : bilan et potentialités de développement", a ajouté que l'importance du secteur sucrier dans le continent n'est plus à démontrer, estimant qu'il convient à présent d'accompagner son essor pour l'aider à relever l'ensemble des défis auxquels il est confronté. Après s'être félicité du choix du thème de cette rencontre, M. Fikrat a estimé que cette manifestation contribuera significativement au développement du secteur sucrier dans son ensemble et plus précisément en Afrique qui recèle des potentialités énormes à même d'en faire le continent de demain. M. Fikrat a tenu à indiquer que la vocation du Royaume en tant que producteur du sucre, remonte à une époque fort lointaine, lorsque le sucre fut considéré comme un produit rare et de luxe, notant que l'intégration agro-industrielle de la filière sucrière a aussi favorisé l'émergence de pôles de développement régionaux autour des sucreries et contribue ainsi à l'amélioration des conditions de vie des populations et la lutte contre l'exode rural. Il a mis en relief également le rôle majeur joué par Cosumar, qui fête cette année son 80ème anniversaire, en tant qu'acteur structurant de la filière sucrière nationale. Le directeur exécutif de l'OIS, M. Peter Baron a, de son coté, indiqué que le Royaume est devenu, depuis son adhésion à cette organisation, l'un des membres les plus actifs et les plus constructifs, relevant que le Maroc est un pays où la production, la consommation et le négoce de sucre de betterave et de la canne, s'inscrivent dans une longue tradition. M. Baron a tenu à préciser, dans ce contexte, que le Royaume est le 5ème plus gros consommateur et le 4ème plus gros importateur d'Afrique, faisant observer, par ailleurs, que le Maroc se trouve contraint d'importer entre 650 à 700 mille tonnes de sucre annuellement pour couvrir environ 55 pc de la consommation intérieure. Après avoir donné un aperçu global sur l'OIS, M. Baron a émis le voeu de voir d'autres pays adhérer à cette organisation tels que l'Arabie Saoudite, plus gros raffineur mondial du sucre, ainsi que les Etats- unis d'Amérique. M. Khalid Benchakroun, président de l'Association Professionnelle Sucrière (APS), a rappelé, quant à lui, que le secteur sucrier national est organisé au sein de la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Sucre (Fimasucre) qui se fixe pour objectif le développement de la capacité du secteur sucrier marocain à produire et à commercialiser des produits de qualité, à des prix compétitifs et accessibles aux consommateurs. M. Benchakroun a donné également un aperçu global sur l'ensemble des mesures prises par le Royaume pour le développement de ce secteur et pour la consolidation de sa place de choix au sein de l'OIS en tant qu'acteur agissant. M. Ahmed Ouayach, président de la Confédération Marocaine de l'Agriculture et du Développement Rural (COMADER) a estimé, pour sa part, que la filière sucrière marocaine est appelée à se restructurer en profondeur pour faire face à de nouvelles contraintes : un marché international volatile, des ressources hydriques limitées, des maladies imposant l'utilisation d'un matériel génétique adapté, et une main d'oeuvre qui se fait de plus en plus rare. Et de poursuivre que " compte tenu de ces contraintes, et de la nécessité d'une mise à niveau de notre filière sucrière, le gouvernement lui a accordé une place de choix dans la nouvelle stratégie agricole : Plan Maroc Vert ". Organisé du 1er au 3 juin, la 37ème session du Conseil de l'OIS connaît la participation de plus d'une cinquantaine de pays membres de ladite organisation. Cette session constitue un espace transnational d'informations et d'échanges pour les opérateurs sucriers venant partager leurs expériences, renforcer leurs compétences et leurs réseaux pour le développement du secteur sucrier. Créée par l'Accord International du Sucre de 1968 et régie actuellement par l'accord de 1992, l'OIS compte actuellement 85 pays membres. Il s'agit d'une organisation intergouvernementale qui oeuvre pour l'amélioration des conditions du marché mondial du sucre, de l'éthanol et des édulcorants, et traite également des sujets d'ordre économique en relation avec ce marché.