Le ténor de la chanson marocaine, Abdelhadi Belkhayat a gratifié, vendredi soir, le public de la scène Hay Nahda d'un concert mémorable dans le cadre de sa participation au 9ème festival "Mawazine, Rythmes du monde" (21-29 mai). Devant un public, toute catégorie d'âge confondue, venu très nombreux assister à ce spectacle, le grand artiste marocain a été largement ovationné et chaleureusement accueilli par la foule qui voue une véritable affection, estime et considération à cette pyramide de la chanson marocaine. Durant plus de deux heures, Abdelhadi Belkhayat a interprété avec brio une palette de chansons tirées de son riche répertoire, notamment "Ya bent Nass", "Alach Nssitina", "Ya dak al Inssan", "Senara", "Kifiydir a Sidi ", "Aalmouk Taadini", outre son chef-d'oeuvre "Kitar Al Hayat". Le célèbre chanteur avait annoncé, quelques heures avant son concert, que sa participation au festival Mawazine sera le dernier spectacle qu'il animera avant de se retirer définitivement de la scène artistique. Il se consacrera aux invocations et aux chants religieux, a-t-il confié. Natif de Fès (1940), Abdelhadi Belkhayat, de son vrai nom Zougari El Idrissi Abdelhadi, a quitté très tôt sa ville natale pour s'installer à Casablanca. Une audition à la radio le propulse rapidement au devant de la scène dominée à l'époque par feus Mohamed Fouiteh, Maati Belkacem et Ibrahim Alami. Il a réussi à imposer son style avec sa voix chaleureuse et ses mélodies d'influence orientale. Il représentait, à l'époque, la nouvelle génération de chanteurs marocains, à l'image d'Abdelouhab Doukkali, Latifa Amal et Mohamed El Hayani. Abdelhadi Belkhayat est l'un des rares chanteurs qui ont marqué de leurs empreintes la scène artistique marocaine, grâce à des succès tels que "Sadakt Klamhoum", "Hdali Sourtou L'barh" et "Kittar Al Hayat", ou le fameux texte de Abderrafii El Jouahiri "Al Kamar al ahmar". Collaborant avec plusieurs compositeurs marocains et orientaux, dont Baligh Hamdi, Abdelhadi Belkhayat a donné de nombreux concerts en Orient, en Europe notamment à l'Olympia à Paris et aux Etats-Unis. Il a également participé à deux expériences cinématographiques aux côtés du réalisateur Abdellah Masbahi, la première en 1973 sous le titre "Silence,sens interdit" et la seconde en 1979 "Où cachez-vous le soleil ?".