Le Fonds InfraMed, présenté comme étant le premier instrument concret de l'Union pour la Méditerranée (UpM), constitue une plate-forme exemplaire d'investissements en Méditerranée unissant des fonds souverains des rives nord et sud. Doté d'apports initiaux totalisant 385 millions d'euros à son lancement mercredi à Paris, cet outil s'appuie sur un partenariat inédit entre deux institutions financières du nord, la Caisse des Dépôts (CDC-France) et la Cassa Depositi e Prestiti (CDP-Italie), et autant du sud, la Caisse de Dépôt et de Gesion (CDG-Maroc) et la banque égyptienne EFG Hermes, outre l'apport de la Banque européenne d'Investissement (BEI). Outre ce partenariat exemplaire Nord/Sud, le Fonds est original à plusieurs égards : un investissement à long terme en fonds propres privilégiant le développement durable, et la garantie d'une rentabilité des projets dans une région où les taux de croissance urbaine figurent parmi les plus élevés au monde, ont d'emblée souligné les initiateurs d'InfraMed. De même, le Fonds InfraMed, dont la dotation à long terme atteindra 1 milliard d'euros, favorisera le transfert de technologie et d'expertise entre les acteurs du Nord et du Sud. +Un investissement rentable privilégiant le développement durable+ InfraMed répond à la philosophie du Club des Investisseurs de Long Terme, fondé par la BEI, la CDC, la Cdp et la KfW (allemande), en avril 2009, afin de favoriser les choix d'investissement à long terme, permettant ainsi de générer un rendement pour l'investisseur, tout en renforçant la croissance durable et la stabilité de l'économie mondiale Il a ainsi pour objectif de contribuer à l'UpM en apportant les financements nécessaires au développement d'infrastructures exemplaires en terme d'impact environnemental dans 12 pays de la rive Sud et Est de la Méditerranée. Le fonds investira principalement dans des projets "greenfield" (sur un site complètement vierge), et plus accessoirement dans des projets "brownfield" (redéveloppement d'un site saturé). La stratégie d'investissement d'InfraMed est d'investir directement ou indirectement, en fonds propres ou quasi fonds propres, dans des sociétés dont l'activité principale comprend le développement, l'exploitation, la construction et / ou la détention d'actifs d'infrastructures en privilégiant une détention à long terme et une perspective de développement durable. Pour garantir la rentabilité du fonds InfraMed, dont la durée est de 14 ans, les initiateurs font état d'un taux de retour sur investissement annuel entre 12 et 16 pc.
+InfraMed : Un projet très structurant pour le Maroc+ La CDG, membre du club des investisseurs à long terme, a adhéré à l'initiative du Fonds dès sa genèse il y a près de deux ans, et vient d'apporter 20 millions d'euros sur les 385 millions collectés lors de cette première levée de fonds. Pour son directeur général, Anas Alami, ce fonds est "un projet très structurant pour la Méditerranée, en général, et pour le Maroc, en particulier". InfraMed investira au Maroc un minimum de 100 millions d'euros dans cette première phase, un montant appelé à augmenter en fonction de la taille globale du Fonds, a précisé M. Alami qui vient d'être nommé Vice-Président du Conseil des investisseurs de Fonds. Le Fonds permettra à la CDG de "renforcer son rôle dans les projets d'infrastructures lancés par le Maroc, d'asseoir son expertise dans le domaine des infrastructures et, accessoirement, de générer des revenus supplémentaires", a-t-il souligné, notant que le Maroc pourrait proposer des projets d'infrastructure dans les secteurs comme l'énergie, les transports et l'eau. Au-delà de l'apport financier du Fonds, M. Alami a mis en exergue le transfert d'expertise, notant que le directeur général de la société qui va gérer le Fonds, Frédéric Ottavy, a à son actif une quinzaine d'années d'expérience au sein de l'Agence française de Développement, connue pour le financement des infrastructures, sans oublier que le tour de table comprend des acteurs de taille, comme la BEI, la CDC et la CDP. La CDG lancera prochainement "InfraMaroc", une réplique d'InfraMed au niveau local qui s'engagera dans des opérations de co-financement avec InfraMed, a pour sa part indiqué le secrétaire général de la CDG, M. Saïd Laftit. Sponsorisé par la Caisse à hauteur de 500 millions de DH, au minium, ce nouveau fonds a une taille cible de 3 milliards de DH, a-t-il précisé, notant que la CDG va procéder à une levée de fonds auprès des investisseurs locaux