La ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli a souligné, mercredi, la nécessité de développer des mécanismes répressifs efficaces pour faire face à la mendicité professionnelle. Mme Skalli, qui répondait à une question du groupe Authenticité et Modernité à la Chambre des représentants sur "les mesures prises pour la lutte contre le phénomène de la mendicité", a indiqué que les articles 326 et 333 du Code pénal, considérés comme les cadres juridiques pour l'interdiction de la mendicité, ne permettent pas suffisamment d'éradiquer de manière rigoureuse et répressive ce phénomène. L'évaluation d'étape de l'expérience pilote du programme de lutte contre la mendicité dans la ville de Casablanca, a démontré l'impératif de réviser le cadre juridique interdisant la mendicité, précisant que les personnes arrêtées en flagrant délit de mendicité sont libérées à cause du vide juridique dans ce domaine. Elle a indiqué, dans ce sens, que 62 pc des mendiants s'adonnent à la mendicité professionnelle, en exploitant des enfants et des personnes âgées et handicapées, rappelant la stratégie nationale de lutte contre la mendicité lancée en 2006 et dont le coût s'était élevé à plus de 16 millions de dirhams. Cette stratégie, a-t-elle expliqué, se base sur des approches d'ordre social (insertion du mendiant dans des familles ou des institutions) et juridique (interdiction de la mendicité professionnelle organisée), en plus de la sensibilisation de l'opinion publique aux objectifs de la stratégie.