La ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli, a indiqué, mercredi à Rabat, que 52 pc des cas de violences sexuelles à l'égard des enfants sont commis par des personnes sensées garantir leur protection. Répondant à une question orale du groupe Authenticité et Modernité à la Chambre des représentants sur les résultats de la stratégie du ministère pour la lutte contre le phénomène de la violence sexuelle à l'égard des enfants, Mme Skalli a indiqué que 42 pc de ces actes son commis par des proches de la famille ou des voisins, 8 pc par des parents et 2 pc par des éducateurs. Elle a révélé que 94 cas de violences sexuelles à l'égard des enfants ont été enregistrés en 2009 parmi les 493 cas de maltraitance des enfants, soit 19 pc. Mme Skalli a affirmé que la violence sexuelle est un phénomène complexe et difficile à traiter au regard des "tabous" qui l'entourent et revêt différentes formes, précisant qu'on peut faire la différence entre le harcèlement sexuel, le viol, l'inceste ou la prostitution. Ce phénomène touche toutes les catégories d'âge, a-t-elle noté, soulignant que les enfants en situation difficile restent la catégorie la plus touchée par le phénomène, citant à cet égard les jeunes travailleuses domestiques, les enfants au travail, les enfants abandonnés et les enfants internés dans des établissements. Concernant les indices et les données sur le phénomène de la violence, la ministre a indiqué que son département mène actuellement, en collaboration avec le Haut commissariat au plan, une enquête sur les orientations et le développement de la violence à l'égard des femmes, des petites filles, avec un volet réservé aux enfants. Le ministère lancera une enquête sur le travail des petites filles dans les maisons à Casablanca, aux côtés de l'élaboration du deuxième rapport relatif à l'application du protocole facultatif de la convention internationale des droits de l'enfant, relative à la traite et la prostitution des enfants et qui sera finalisé avant la fin 2010. Mme Skalli a ajouté que son département a œuvré pour la mobilisation des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux, les formations politiques et les associations de la société civile actives dans le domaine de l'enfance pour le lancement d'un programme d'action pour la protection de l'enfance particulièrement à Agadir et à Casablanca.