La lutte contre l'usage de drogues et la toxicomanie requiert la mobilisation des différentes parties concernées dans le cadre d'une approche globale, ont estimé les participants à une rencontre organisée, samedi à Oujda. La rencontre, initiée sous le thème "pour une génération citoyenne sans hallucination" avec la participation de médecins, d'universitaires, de membres du conseil local des oulémas et d'acteurs associatifs, a constitué une occasion pour donner à l'assistance, notamment aux élèves qui étaient présents en grand nombre, un aperçu sur les dommages sanitaires induits par la consommation de produits stupéfiants et des incidences judiciaires et sociales d'un tel comportement. Les intervenants qui ont soulevé certaines causes de ce phénomène et ses effets néfastes sur la santé, la famille, la société et l'économie, ont souligné l'importance de la sensibilisation et de la prévention et du rôle que peuvent jouer les pouvoirs publics, la famille, les enseignants, le corps médical, les services de sécurité, les médias, les oulémas et les associations de la société civile dans la lutte contre l'usage de drogues et la toxicomanie. Ils ont dans ce sens plaidé en faveur de l'élaboration d'une approche multidisciplinaire, intégrant les différents éléments du problème (information, éducation, répression, contrôle, prévention, traitement..), et de la mise en place des moyens nécessaires afin de mettre fin à ce fléau qui menace, plus particulièrement, la santé et l'avenir des jeunes. Les responsables de l'association "Espace Ziri pour la Coopération" qui a organisé cette manifestation a appelé à la création, à Oujda en particulier et dans la région de l'Oriental en général, de centres appropriés pour favoriser l'accueil des toxicomanes et les rencontres avec leurs familles, à la mise en place d'un numéro de téléphone vert pour faciliter la communication avec les toxicomanes et leur accompagnement, et à la création d'un réseau d'associations pour coordonner les efforts dans ce domaine. L'année dernière, rappelle-t-on, les services de police d'Oujda avaient réalisé quelque 475 affaires en matière de lutte contre l'usage et le trafic des stupéfiants, alors que le nombre de personnes interpelées s'élevait à 347. Pour ce qui est des saisies effectuées, elles sont réparties entre 33,6 Kg de chira, 81 kg de cannabis, 1.150 comprimés de psychotropes et 21 g de cocaïne, en plus de 5 véhicules et 21 motocyclettes. Joignant l'utile à l'agréable, et pour une plus grande sensibilisation des jeunes à ce sujet, la commune urbaine d'Oujda et l'association "Espace Ziri pour la coopération" ont organisé une soirée musicale haute en couleurs avec la participation notamment de troupes folkloriques locales, du jeune chanteur de raï Douzi et du groupe légendaire Jil Jilala. Les spectacles ont été donnés à la Place "Ziri Ibn Attiya" qui a été inaugurée récemment par SM le Roi Mohammed VI. Etalée sur quelque 8.000 m2, la place Ziri Ibn Attiya, dont l'aménagement a nécessité une enveloppe budgétaire de près de 19 millions de DH, comporte un théâtre plein air, des gradins pour spectateurs, sept arches, des sculptures, deux fontaines, ainsi que des espaces verts. Elle est le fruit d'un partenariat entre la direction des collectivités locales du ministère de l'Intérieur et le Conseil de la préfecture d'Oujda-Angad.