L'Office National des Chemins de Fer (ONCF) réalisera un plan de développement de 32,8 milliards de dirhams, dont 20 milliards dh seront consacrés au projet de Train à Grande Vitesse entre Tanger et Casablanca, conformément au contrat-programme Etat /ONCF étalé sur la période 2010-2015. L'annonce a été faite lors d'un séminaire international organisé, jeudi à Rabat à l'initiative de l'ONCF, sur le projet de construction de la 1ère ligne de Train à Grande Vitesse au Maroc qui reliera Tanger à Casablanca. Présidée par M. Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et des Transports, cette rencontre a été l'occasion de présenter la consistance du projet, ses objectifs, l'échéancier de sa réalisation et l'avancement de son mode de financement et ce, en présence des représentants de plusieurs bailleurs de fonds. Le projet de Train à Grande Vitesse, qui traduit un choix stratégique, vient apporter une solution convenable et durable à une demande en croissance continue et régulière de l'activité voyageurs, aussi bien au niveau de l'infrastructure ferroviaire que du matériel roulant. Intervenant lors de ce séminaire, M. Ghellab a souligné que "s'il est vrai que la concrétisation de ce projet, qui ne manquera pas d'avoir des retombées positives sur les plans régional et continental, a retenu une attention particulière dans notre réflexion et notre action commune avec nos différents partenaires, il n'en demeure pas moins que le Maroc déploie, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu le L'assiste, d'intenses efforts pour le développement de ses infrastructures de base et l'amélioration de la compétitivité des services logistiques". M. Ghellab a indiqué que le gouvernement envisage, ainsi, de réaliser durant la période 2008-2012 un programme d'équipement en infrastructures de transport de 120 milliards de dirhams (environ 11 milliards d'euros), soit plus du double du montant alloué durant le quinquennat passé et qui représentait déjà un saut qualitatif et quantitatif en rupture totale avec le passé. "Nous avons toujours été conscients du rôle important de nos partenaires financiers, de tout horizon, pour nous accompagner à concrétiser notre ambition de revitaliser le rail marocain", a-t-il dit, soulignant que "cette rencontre constitue une importante opportunité pour que nous puissions ensemble aller de l'avant aussi bien dans la finalisation du financement de ce projet que dans le lancement d'Appels d'Offres ouverts à la concurrence internationale pour les lots non encore attribués". Pour sa part, le directeur général de l'ONCF, M. Rabii Lakhlii, a indiqué que l'organisation de cette journée vise à "informer notamment les bailleurs de fonds sur l'avancement du projet de l'ONCF, d'une manière générale et du projet TGV en particulier". Le Contrat-Programme, a-t-il précisé, "arrête le plan de développement pour la période 2010-2015 à un programme de développement qui totalise 32,8 milliards DH dont 20 milliards dh sont consacrés au projet TGV et 12,8 MMDH au programme général qui concerne le réseau conventionnel et qui vient dans une logique de continuité de ce qui a été réalisé sur la période 2005-2009". "Nous ferons part aux différents bailleurs de fonds de ce programme de développement, partageant avec eux l'ensemble des projets de manière à les inciter à nous accompagner dans ce développement très ambitieux", a indiqué M. Lakhlii, ajoutant qu'en ce qui concerne le projet de Train à Grande Vitesse, "nous sommes en phase finale de bouclage du financement et ça serait aussi l'occasion pour leur faire part de l'avancement du projet sur tous ses aspects". De son côté, M. Abdellatif Loudiyi, Secrétaire général du ministère de l'Economie et des Finances, a indiqué que ce projet "aura un double impact, à savoir la modernisation des infrastructures ferroviaires nationales et un impact positif sur la protection et la préservation de l'environnement". Ce projet, a-t-il souligné, fait partie du processus de développement économique et social au Maroc et participe à la logique de création de pôles régionaux de développement. M. Loudiyi a, par ailleurs, fait savoir qu'"au delà de sa dimension nationale, ce projet présente également une étape importante dans le processus d'intégration des réseaux euro-méditerranéens des transports, dans le cadre de la politique européenne de voisinage et participe au développement des infrastructures de liaison Europe-Afrique". Fruit des études approfondies et du benchmark des expériences à l'international dans ce domaine, l'option pour les Trains à Grande vitesse en comparaison avec les lignes classiques reste la plus appropriée au regard d'une rentabilité socio-économique plus élevée, sur les longues distances supérieures à 200Km. Le projet de Train à Grande Vitesse entre Tanger et Casablanca, en tant que première étape dans la concrétisation du Schéma Directeur des Lignes à Grande vitesse au Maroc, concerne la construction d'une ligne en site propre d'une longueur de 200 Km. Cette ligne sera exploitée avec des trains à grande vitesse à 320 Km/h, avec une connexion à partir de Kénitra sur la double ligne existante. Le projet comporte également la construction d'un atelier d'entretien et l'acquisition de trains à grande vitesse d'une capacité de plus de 500 places/unité. Ce projet structurant aura des retombées positives, qui se présentent essentiellement dans le nombre de passagers, atteindra près de 8 millions après la mise en service de la ligne, au lieu de 2 millions actuellement et la réduction importante du temps de parcours à 2h10mn au lieu de 4h45mn entre Tanger et Casablanca et de 1h20mn au lieu de 3h45mn entre Tanger et Rabat. Les impacts positifs de ce projet se reflète également sur l'augmentation des fréquences et l'amélioration de la qualité de service et l'amélioration de l'offre de transport, outre la contribution à la sauvegarde de l'environnement et à la réduction des accidents de la route. Ces retombées positives permettront au projet d'avoir une rentabilité socio-économique qui dépasse les 8 pc. Quant au financement de ce projet, il est à préciser que le Fonds Hassan II pour le Développement économique et social apporte une contribution à hauteur de un milliard DH, le budget de l'Etat contribue à hauteur de 4,8 MMDH répartis sur la période de réalisation, des dons d'un montant de 1,9 MMDH et des emprunts d'un montant de 12,3 MM DH dont 6,8 milliards dh octroyés par le trésor français à un taux préférentiel. Le planning arrêté pour ce projet prévoit le début des travaux courant 2010 et l'achèvement vers la fin de l'année 2014 pour une mise en service de la ligne en 2015, et ce pour permettre la réalisation des essais nécessaires conformément aux standards de sécurité de la technique de Grande Vitesse.