Les musiciens marocains célèbrent chaque année la journée nationale de la musique, rendez-vous annuel, qui éveille une sensation de nostalgie à la musique marocaine originale, et constitue une opportunité pour s'interroger sur le devenir de la chanson marocaine. -Par: Hassan Saoudi- Cette journée se veut, sans aucun doute, une occasion pour engager une réflexion sur les moyens à même de conserver ce patrimoine musical et pour se rappeler des chefs-d'Âœuvre de la musique marocaine notamment des années 1960. La journée nationale de la musique célébrée le 7 mai de chaque année en commémoration de la Lettre Royale adressée par Feu SM Hassan II aux participants au 1-er séminaire sur l'enseignement musical organisé en mai 1994, est un moment propice pour identifier les difficultés et relever les avancées de la chanson marocaine. Dans une déclaration à la MAP, le compositeur Rachid Chenani a indiqué dans ce sens que le répertoire musical marocain regorge de noms de renommée nationale notamment Ahmed El Bidawi, Mohammed Benabdessalem et Mohammed Fouitih. Le compositeur a appelé les établissements d'enseignement et de la société civile à contribuer à la promotion de la musique marocaine, estimant que la musique doit être une composante importante du système éducatif à l'image de plusieurs pays du monde. Il a noté dans ce sens, les difficultés qui entravent l'évolution de la musique marocaine évoquant notamment le nombre limité de conservatoires de musique et l'absence d'une maison d'opéra au Maroc. Pour sa part, le chanteur Rachid Beroumi a estimé qu'il est "actuellement difficile d'établir une évaluation de la scène musicale en l'absence de productions ayant une valeur artistique". La vague des nouvelles chansons marocaines, dénuées de toute valeur artistique, ne fait que dénaturer le patrimoine musical marocain ayant connu un bel essor jusqu'à la fin des années quatre-vingt du siècle dernier, a-t-il ajouté dans une déclaration. Selon Beroumi, "la compétition honnête doit être basée sur les critères de mérite et de compétence afin de faire revivre le paysage musical marocain". Il est à rappeler que la majorité des musiciens marocains font l'unanimité sur le contenu de la Lettre Royale adressée par Feu SM Hassan II aux participants au 1-er séminaire sur l'enseignement musical organisé en mai 1994 portant notamment sur la promotion du goût artistique et la garantie des droits d'auteur. Ils ont souligné la nécessité pour les opérateurs privés à investir dans le domaine musical, par la création notamment de studios d'enregistrement dotés des techniques modernes pour encourager les jeunes talents de la musique à la créativité, et la mise en place des programmes de formation dans les institutions.