Des responsables et experts marocains et étrangers ont animé, mercredi et jeudi à la Zone franche d'exportation de Tanger (TFZ), un atelier de sensibilisation des opérateurs sur le contrôle à l'exportation des produits à double usage civile/militaire. Organisé par le ministère du Commerce extérieur en collaboration avec l'Office fédéral allemand de l'économie et du contrôle de l'exportation (BAFA), cette rencontre a pour but de sensibiliser les industriels sur l'enjeu et l'importance du contrôle de ces produits, en perspective de la mise en place de la réglementation nationale afférente à ce sujet. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, Mme Zahra Maafiri, directrice de la politique des échanges commerciaux au ministère du Commerce extérieur, a souligné l'importance pour le secteur industriel marocain de s'adapter aux nouvelles exigences du marché international, notamment en matière de contrôle de l'exportation et de la vente de certaines matières chimiques ou équipements susceptibles d'être détournés de leur finalité économique et servir pour la construction d'armes de destruction massive. Les engagements internationaux dans ce domaine, auxquels le Maroc adhère complètement, doivent être renforcés par un dispositif de contrôle à l'exportation et à l'importation qui puisse garantir la sécurité des échanges tout en répondant au besoin de faciliter le commerce, a-t-elle ajouté. A cet égard, le Maroc s'appuie sur l'assistance technique de ses partenaires, notamment l'Union européenne et les Etats-Unis, pour concevoir les instruments juridiques et l'infrastructure technique nécessaire pour le contrôle de tout type de produit pouvant servir à la construction d'armes de destruction massive, ainsi que pour l'organisation d'une série d'ateliers pour la sensibilisation des industriels sur cette question, a indiqué Mme Maafiri. De son côté, M. Abdellah Alaoui, chef de division de la réglementation et de la facilitation commerciale au même ministère, a affirmé que le Maroc dispose déjà d'un système de contrôle de ces produits en raison des différents accords de libre échange signés par le Maroc, ajoutant que quelque 250 cadres des administrations publiques intervenant dans ce domaine sont formés sur la question et disposent des compétences requises pour remplir cette mission. Actuellement, le Maroc se trouve dans une phase transitoire avec la préparation d'une nouvelle loi sur le commerce extérieur devant incorporer les nouveautés sur le plan international, dont le contrôle des produits à double usage, a-t-il noté. L'approche retenue dans ce sens est de procéder à un diagnostic de la situation et à un benchmarking auprès de différents pays de la région, a-t-il relevé. Au cours de cet atelier, initié dans le cadre du programme d'assistance technique de l'UE, des experts européens ont présenté des thèmes sur le cadre juridique international du contrôle des produits à double usage, le contrôle douanier ainsi que les responsabilités et obligations des exportateurs afférentes au contrôle de ces produits. Des opérateurs européens et marocains établis à la TFZ ont, à cette occasion, souligné l'importance du contrôle des produits à double usage pour la lutte contre les armes de destruction massive, la fiabilité que ce contrôle procure aux sociétés concernées pour leurs opérations commerciales ainsi que son rôle dans l'attraction des investissements.