Le conseil de sécurité de l'ONU a finalement opposé une fin de non recevoir aux manoeuvres conjointes de l'Algérie et du polisario en dépit de leur intense campagne en vue de l'induire en erreur sur la question des droits de l'Homme au Sahara marocain et de leurs tentatives menées jusqu'au bout du débat sur la résolution 1920 pour en altérer la nature, a affirmé l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, M. Mohamed Loulichki. "Le Conseil a confirmé les fondamentaux qui déterminent la recherche d'une solution politique à ce différend et a renouvelé, avec plus de vigueur, ses appels à la coopération de la part de l'Algérie et du polisario", a ajouté M. Loulichki dans une déclaration à la MAP à la suite de l'adoption vendredi par le Conseil de sa dernière résolution sur le Sahara marocain. Le Conseil de Sécurité privilégie le soutien au processus politique de règlement. En effet, en adoptant à l'unanimité la résolution 1920, le conseil a veillé à la prorogation du mandat "existant" de la MINURSO, excluant ipso-facto l'idée d'un élargissement de celui-ci aux droits de l'Homme, a-t-il relevé. "En désespoir de cause, a-t-il poursuivi, l'Algérie a cherché aussi et à maintes reprises, à introduire la mention d'un mécanisme de vérification des droits de l'Homme. Cette option a été à son tour écartée par le Conseil de sécurité, après l'avoir été par le Secrétaire général dans son dernier Rapport". Durant ces derniers mois, l'Algérie n'a pourtant ménagé aucun effort dans l'unique but de briser l'élan du processus de négociations encore fragile et qui doit être soutenu, a rappelé le chef de la mission marocaine. A cet égard, il a relevé que la campagne médiatique et diplomatique menée depuis Alger et Tindouf pour donner crédit aux allégations faisant état d'une situation préoccupante des droits de l'Homme au Sahara "n'aura pas trompée les membres du Conseil de sécurité qui sont bien au fait de ce dossier et qui ont tenu à privilégier le soutien au processus politique de règlement de ce différend". Les membres du Conseil de sécurité, a souligné l'ambassadeur, "ont non seulement récusé la thèse algérienne mais ils ont tenu à rappeler Alger à l'ordre en insistant sur les obligations humanitaires qui incombent aux Etats Parties, à tous les Etats Parties, et aux Nations Unies, comme cela est d'ailleurs explicité dans les paragraphes pertinents du Rapport du Secrétaire général". Cette référence appuyée et sans précédent à l'obligation de recensement des populations des camps de Tindouf, auquel s'oppose avec immoralité l'Algérie depuis plus de 30 ans, constitue une brèche significative dans la politique du statut quo qu'elle tente d'imposer aux Nations Unies dans le traitement de cette question, a-t-il affirmé, soulignant que "le voile opaque que l'Algérie a toujours dressé pour masquer la réalité de la situation des populations des camps de Tindouf est entrain de tomber". M. Loulichki note que l'invitation faite, dans la résolution 1920, aux Parties de privilégier davantage la volonté politique de parvenir à une solution définitive de ce différend constitue un message supplémentaire à l'Algérie, signifiant de lever son masque, de se démarquer des faux semblants et de s'engager sérieusement dans le processus de négociations. "Ce message est d'autant plus fort et audible que l'Algérie avait plaidé pour l'inclusion d'une référence à la résolution 690 du Conseil et donc au Plan de règlement, sans succès une fois de plus", a-t-il dit. Fort du consensus national, le Maroc reste confiant, le Conseil a repoussé cette tentative de régression, en réaffirmant ses résolutions antérieures, particulièrement celles qui ont enterré ledit plan et fondé le processus de négociations en cours, a expliqué l'ambassadeur. "Pour sa part, le Royaume du Maroc reste confiant, fort de son consensus national toujours renouvelé et du soutien de la Communauté internationale et du Conseil de sécurité", a précisé M. Loulichki, rappelant que "l'initiative d'autonomie et les efforts sérieux et crédibles du Maroc ont été, à nouveau, consacrés par le Conseil, ainsi que la nécessité pour les Parties de faire preuve de réalisme et d'esprit de compromis". A présent, a-t-il poursuivi, "la Communauté internationale attend de l'Algérie et du polisario qu'ils se montrent respectueux des résolutions du Conseil et cessent leur politique d'instrumentalisation qui a été rejetée par l'Organe exécutif des Nations Unies et qui porte dangereusement atteinte à la sécurité et à l'intégration régionales". "La France, les Etats-Unis et le Royaume Uni ne s'y sont pas trompés. Ces pays ont, dans leurs déclarations après le vote de la résolution, évoqué l'impact de l'absence de règlement de ce différend sur la sécurité régionale" qui fait face à une "menace réelle et multiforme", a-t-il dit. Le moment est venu pour l'Algérie, a-t-il ajouté, de tirer les enseignements des circonstances qui ont entouré la négociation et l'adoption de la résolution 1920, de faire preuve de responsabilité et de se décider enfin à devenir le partenaire crédible et sérieux que la Communauté internationale attend pour favoriser le règlement de ce différend et contribuer à la concrétisation de l'idéal maghrébin. "Aujourd'hui, il est temps que l'Algérie et le polisario se résignent à permettre aux populations des camps de Tindouf d'exprimer librement leur choix quant à leur retour parmi les leurs" au Maroc, a-t-il encore souligné. Evoquant "le retour récent au Maroc de vagues de jeunes fuyant ces camps", M. Loulichki a fait remarquer qu'il est "révélateur du souhait profond qui anime l'ensemble de cette population, maintenue depuis des décennies dans une situation de précarité humainement condamnable et d'otage d'une politique en totale déphasage par rapport à l'évolution du monde".