L'examen de la proposition de l'autre partie lors de la réunion informelle préparatoire au 5-ème round des négociations tenue les 10 et 11 février à Armonk dans la banlieue de New York "ne signifie nullement une concession de la part du Maroc", a souligné le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taïb Fassi Fihri. Lors d'un point de presse à l'issue de la réunion, jeudi, du Conseil de gouvernement sous la présidence du Premier ministre, M. Abbas El Fassi, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri a affirmé que M. Fassi Fihri a indiqué dans un exposé que "l'examen de la proposition de l'autre partie lors des négociations sur le Sahara n'est pas intervenu pour la première fois et ne signifie nullement une concession de la part du Maroc", ajoutant "qu'à l'instar des quatre précédents rounds de Manhasset, l'autre partie, fidèle à sa tactique, s'est attachée à sa thèse obsolète, sachant que l'envoyé personnel a demandé d'écouter directement les deux parties". M. Fassi Fihri a affirmé que le Maroc a réitéré sa position politique, juridique et pratique en ce qui concerne la proposition du "polisario", soulignant qu'elle n'a pas apporté de nouveau en termes de possibilités et de mécanismes de règlement définitif de ce conflit. Cette proposition, se veut tout simplement une tentative de réactiver le plan Baker II qui est inapplicable, a-t-il ajouté. Cette proposition, a poursuivi le ministre, s'appuie sur une lecture restreinte du principe d'autodétermination et se base uniquement sur l'option du référendum que les résolutions du Conseil de sécurité et l'assemblée générale n'évoquent plus ces dernières années et qui reste une pratique onusienne exceptionnelle dans la mesure où la majorité des cas de règlement passe par les négociations. M. Fassi Fihri a affirmé que la délégation marocaine à cette réunion informelle a mis en relief les spécificités de l'initiative marocaine d'autonomie, qui a été qualifiée par le Conseil de sécurité de proposition sérieuse et crédible car elle est participative dans sa nature, géostratégique dans ses objectifs, riche dans son contenu, conforme aux normes internationales et à l'égalité internationale et répond sur le fond au nouveau concept du principe de l'autodétermination. Et d'ajouter que la réunion d'Armonk a eu lieu dans une conjoncture marquée par une campagne de dénigrement et une offensive du polisario, avec le soutien fort et manifeste des autorités algériennes autour des soi-disant "violations des droits de l'Homme" en vue d'entraver le processus de négociations, chose qui a retardé le second round de pourparlers prévu initialement en décembre dernier, en contradiction avec l'esprit des résolutions du Conseil de sécurité. A la veille de la réunion d'Armonk, le Maroc a attiré l'attention du secrétaire général de l'ONU sur le caractère dangereux de ces manœuvres, soulignant que l'objectif principal des pourparlers est de parvenir à une solution politique définitive et que toute autre voie est à même de mettre en péril le sort du processus de négociations, a ajouté le ministre. Le ministre a, dans son exposé, réitéré la condamnation du Maroc de toutes les tentatives visant à entraver le processus de négociations et de porter atteinte à la dynamique enclenchée par l'initiative marocaine d'autonomie, ajoutant que la délégation marocaine a dévoilé les manoeuvres du "polisario" visant à torpiller le processus de négociations, et rappelé les correspondances régulières que le Maroc adresse au secrétaire général de l'ONU à ce sujet. Le Maroc souligne que l'instrumentalisation de la question des droits de l'Homme contre un pays qui s'inscrit pleinement dans la consolidation des libertés démocratiques, n'a pour seule finalité que d'occulter les souffrances et l'oppression collective subies par les populations des camps de Tindouf, au moment où les autorités algériennes insistent sur le maintien du blocus sur les camps et refusent de coopérer avec le haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour que les habitants de ces camps soient recensés et que tous leurs droits soient garantis conformément aux dispositions des conventions internationales en la matière, en particulier la convention de Genève de 1951 à laquelle adhère l'Algérie. A cette occasion, la délégation marocaine, a ajouté le ministre, a été scandalisée par les "paradoxes" dans lesquels s'empêtre le polisario en soutenant que les "lois" de la prétendue "rasd" sont applicables sur le territoire algérien, et ce, en violation flagrante du droit international. Dans ce contexte, le Maroc dénonce à nouveau l'absence d'une réelle volonté chez l'autre partie pour parvenir à une solution politique, dans un contexte où le "polisario" se trouve dans l'incapacité de prendre des décisions en raison de la tutelle algérienne. La réunion informelle d'Armonk, est la deuxième du genre après celle tenue en Autriche en août à l'initiative de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, M. Christopher Ross. Elle s'est tenue en présence du Maroc, de l'Algérie, de la Mauritanie et du "polisario" en application des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, N° 1813 et 1871 relatives à l'organisation de pourparlers substantiels et de fond, en prenant en compte les efforts déployés par le Maroc depuis 2006 dans un esprit de réalisme, de consensus et de coopération des pays voisins avec les Nations Unies pour trouver une solution à ce différend régional. Les travaux de cette réunion, a rappelé le ministre, ont été axés sur les perspectives d'une solution négociée, à travers l'examen de l'initiative marocaine d'autonomie ainsi que la soi-disant proposition du "polisario".