Le Maroc a engagé des politiques volontaristes pour faire face aux problèmes environnementaux et mis en place, en 2003, une stratégie nationale en matière de MDP (mécanismes de développement propre), indique le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER). Le programme "Bois-énergie" est l'un des programmes visant la protection de l'environnement, selon une brochure du CDER (relevant du ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement) distribuée lors d'une table ronde de sensibilisation sur l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables organisée à Kénitra. Mis en oeuvre en partenariat avec les fédérations des propriétaires de hammams dans les villes et les associations de développement local en milieu rural, "Bois-énergie" a pour objectifs l'augmentation de l'efficacité énergétique des hammams, l'amélioration des conditions de travail des chefs de chaufferie (fernatchis), la protection de la forêt et de l'environnement et l'accroissement de la rentabilité des hammams en tant qu'entreprises. Il est destiné principalement à préserver les forêts au Maroc où le bois est la principale source d'énergie pour les activités traditionnelles. Selon le CDER, le bois constitue 30 pc du bilan énergétique national, soit une consommation annuelle de 11,3 millions de tonnes, dont plus de 88 pc en milieu rural. Les capacités de production de la forêt sont estimées à 3,25 millions de tonnes par an alors que les prélèvements réels sont évalués à 6,35 millions de tonnes, soit un déficit annuel de 3,10 millions de tonnes, précise la même source. Outre les ménages, l'artisanat et les hammams traditionnels sont les secteurs les plus consommateurs du bois. 5.000 hammams consomment annuellement 1,25 million de tonnes de bois d'une valeur estimée à 800 millions de dirhams (MDH). En 2005, les cessions de bois sur pied par le département des eaux et forêts ont atteint une valeur de 269 millions MDH pour le bois d'oeuvre et 28 MDH pour le bois de feu. Toutefois, souligne le CDER, ces chiffres ne reflètent qu'une fraction de la réalité puisque 432.000 tonnes seulement passeraient par les circuits commerciaux légalement reconnus, soit moins de 4 pc du total. La dégradation du patrimoine naturel marocain, qui échappe en partie au contrôle aurait un coût annuel de 15 à 20 milliards de dirhams, soit 3 à 5 pc du PIB national. A fin de préserver cette ressource et de rationaliser son usage et limiter l'impact de ces pratiques sur l'environnement, un programme de mise à niveau énergétique des hammams et des fours-boulangeries a été réalisé durant la période mars 2003-décembre 2007 sous l'égide du ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement. Il a été mis en oeuvre par le CDER avec l'appui du Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) et l'Agence française de développement (AFD).