La troupe nationale irakienne du théâtre a présenté samedi à Erfoud sa pièce "Au dessous de zéro" (Tahta ssifr) dans le cadre de la rencontre internationale du théâtre de cette ville. La pièce raconte l'histoire de deux personnages appartenant à deux générations (un jeune et un vieux) qui présentent la situation qui prévaut en Irak depuis l'invasion américaine en 2002, avec toutes ses retombées sur les plans culturel, intellectuel et humain. Ecrite et mise en scène par Mohamed Imad, la pièce commence et s'achève sur un support parallèle, en l'occurrence une bande vidéo présentant sous forme de document, un mur qui fait allusion à ces rideaux de béton qui séparent les quartiers de Bagdad, avec des fils de barbelés, exprimant ce sentiment d'enfermement. "A travers cette pièce, nous avons voulu être un peu objectif, en critiquant le passé et le présent, mais nous avons triomphé au peuple irakien, en brossant aussi l'avenir auquel il aspire", a déclaré le comédien Yahya Ibrahim, du haut de ses dix ans d'expérience en tant que comédien professionnel. Forte de deux prix attribués lors du festival international du théâtre au Caire en 2008, cette pièce se présente tel un appel à l'amour de l'Irak, sans slogans ni enthousiasme, a renchéri Yahya Ibrahim. Grâce à ce travail, le théâtre irakien renoue avec ses anciennes tendances artistiques et renouvelle son énergie pour atteindre l'universalité, puisque "Au dessous de zéro" a été également interprétée au Caire, Carthage, Téhéran. et dans d'autres pays. Les représentations théâtrales programmées lors de cette troisième édition de la rencontre internationale d'Erfoud se sont achevées sur une pièce tunisienne intitulée "Prestige Lalla". Interprétée par la troupe "le fleuve théâtral", cette pièce, mise en scène par Mounir El Omari, traite du phénomène de dislocation familiale. Durant une heure et dix minutes, les deux protagonistes (une femme et un homme) passent en revue, à travers un dialogue concis et une gestuelle précise, des phénomènes traversant beaucoup de familles et qui sont responsables de leur dislocation.