Un Marocain a trouvé mort par noyade, mercredi, dans un canal au nord de Paris, à la suite d'une altercation avec quatre individus, ont indiqué vendredi à la MAP ses proches qui n'écartent pas la piste raciste. Agé de 36 ans et père d'un enfant, Saïd Bourarach, originaire de Berkane, travaillait comme vigile dans un magasin de bricolage à Bobigny, dans la banlieue nord de Paris. Il était porté disparu depuis mardi soir, le jour où il avait refusé à un jeune homme d'entrer au magasin après l'heure de fermeture. Ce dernier était ensuite revenu avec trois de ses proches qui auraient menacé de mort la victime, selon les témoins. Saïd s'est réfugié à l'intérieur du magasin, avant de prendre la fuite. S'en est suivie une course-poursuite près du canal de l'Ourcq à Bobigny qui s'est terminée par la noyade du vigile, a indiqué le parquet. L'autopsie opérée jeudi sur le corps de la victime a confirmé la mort par noyade et l'existence de "traces d'ecchymose non-significatives" sur la cadavre. Les quatre mis en cause, âgés de 19 à 25 ans et connus des services de police pour des faits de violence et usage de stupéfiants, ont été présentés vendredi devant le Parquet qui a ouvert une enquête pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec usage ou menace d'une arme". Le parquet a requis la mise en examen des quatre personnes et leur placement en détention provisoire, avant leur présentation au juge d'instruction. La mort du jeune marocain a suscité un large élan de solidarité de la part de la communauté immigrée et de la société civile qui ont exprimé leur indignation et appelé à la transparence dans l'enquête. Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et l'association "SOS Racisme" ont demandé que "toute la lumière soit faite autour de ces faits avec promptitude et transparence". Quelque 200 à 300 personnes se sont rassemblées vendredi après-midi devant le siège de la Préfecture de Bobigny à l'initiative de l'Union des associations musulmanes de la Seine-Saint-Denis (UAM93). Les manifestants qui réclament que toute la lumière soit faite sur cette affaire devaient marcher jusqu'au magasin où travaillait la victime. La dépouille mortelle de Said Bourarach devrait être inhumée à Berkane, une fois les formalités de rapatriement accomplies, selon son frère Abdelkader.