L'Algérie est le principal responsable des violations des droits de l'Homme commises dans les camps de Tindouf sur le territoire algérien, ont souligné, jeudi à Oujda, les participants à un Colloque national sur "la situation des séquestrés de Tindouf et des victimes d'expulsions collectives d'Algérie à la lumière des droits de l'Homme et du droit international humanitaire". L'Algérie, comme le stipule le droit international, a l'obligation de protéger les droits des personnes vivant sur son territoire, ont-ils affirmé, notant que la situation incongrue dans les camps de Tindouf requiert la mobilisation de toutes les forces vives. Il faut conjuguer les efforts pour faire pression sur les ONG et les grandes puissances afin de pousser la communauté internationale à intervenir d'urgence pour lever l'embargo imposé aux séquestrés dans les camps de la honte, ont indiqué les intervenants, lors de la 1ère journée de ce Colloque de deux jours. Initié par l'Université Mohamed I d'Oujda en collaboration avec le Conseil consultatif des droits de l'Homme, la Commission nationale du droit international humanitaire, l'Organisation marocaine des droits de l'Homme et la section locale du Croissant rouge marocain, ce Colloque a pour objectif d'examiner les différents problèmes d'ordre juridique et humanitaire, liés à la situation des séquestrés de Tindouf, ainsi que l'évolution que connaît le dossier des victimes d'expulsions collectives d'Algérie. Le rôle du HCR se limite jusqu'à présent à l'approvisionnement des camps en nourriture, ont-ils déploré, mettant l'accent sur le détournement des aides humanitaires destinées aux séquestrés par les responsables du "polisario" en raison de l'absence d'un mécanisme et d'une organisation crédible pour veiller sur l'opération de distribution de ces aides. Les exposés présentés lors de cette 1ère journée ont traité également des circonstances ayant conduit à la création des camps de Tindouf et des conditions de vie des victimes des violations des droits de l'Homme qui perdurent dans ces camps depuis 35 ans. Les participants ont, dans ce sens, déploré la situation tragique des populations séquestrées dans les camps de Tindouf qui font l'objet, en plus de leur privation des droits les plus élémentaires (santé, circulation, études, liberté d'expression, droit au retour à la mère patrie...), de torture et d'une répression féroce de la part de leurs tortionnaires. Mettant en avant les efforts déployés par le Maroc pour un règlement pacifique du conflit artificiel autour de l'intégrité territoriale du Royaume, ils ont fait remarquer que le plan d'autonomie constitue une solution démocratique. Ils ont, par ailleurs, relevé la responsabilité de l'Algérie et les voies de recours possibles contre l'expulsion des ressortissants marocains d'Algérie. L'expulsion collective en 1975 de quelque 45.000 familles qui ont contribué à l'indépendance et au développement de l'Algérie constitue "un crime contre l'humanité", ont-ils fait remarquer. Lors de cette rencontre, les interventions d'universitaires, de juristes et de militants des droits de l'Homme portent notamment sur le contexte historique des séquestrés de Tindouf et des victimes d'expulsions collectives d'Algérie, du droit de ces séquestrés et des victimes d'expulsions d'Algérie du point de vue du droit international et à la lumière des rapports des Organisations internationales. En marge de ce Colloque, un documentaire relatant les souffrances des séquestrés des camps de Tindouf sera projeté, outre les témoignages de victimes d'expulsion d'Algérie et d'anciens détenus dans les camps de Tindouf.