Le Maroc appelle à mettre en place un réel partenariat mondial pour le développement, permettant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a affirmé, mercredi à New York, l'ambassadeur Mohamed Loulichki, représentant permanent du Royaume auprès de l'ONU. "Je voudrais réitérer l'importance qu'accorde le Maroc à la nécessité de mettre en place un réel partenariat mondial pour le développement qui serait basé sur des objectifs précis et quantifiables permettant la réalisation des OMD à l'échéance de 2015", a dit M. Loulichki, dans une intervention dans le cadre du Dialogue de haut niveau sur le Financement du Développement. Ce dialogue est le quatrième du genre initié par l'Assemblée générale depuis la Conférence internationale de Monterrey de 2002 sur le sujet, et le premier depuis la crise financière et économique de 2008-2009. +Des Objectifs clairs et quantifiables+ Le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha sur le financement du développement, qui constituent une consécration de l'Objectif 8 des OMD, doivent être consolidés dans le Sommet de septembre prochain à travers la mise en place d'un réel partenariat mondial devant guider l'action internationale vers la réalisation de ces Objectifs d'ici à 2015, a plaidé l'ambassadeur. Selon lui, ce Sommet devrait permettre d'établir des objectifs clairs et quantifiables pour ce partenariat, avec un calendrier précis de mise en oeuvre et un mécanisme d'évaluation, de manière à répondre aux besoins réels des pays en développement en relation avec la réalisation des OMD. Pour l'ambassadeur, "le financement du développement représente un élément essentiel des efforts visant la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, notamment les OMD". Or, et à cinq ans de l'échéance fixée "ce but est loin d'être atteint", a-t-il regretté, soulignant que l'instabilité de la situation économique mondiale, qui a trouvé sa culmination avec la crise financière et économique mondiale, et le retard pris dans l'application des engagements en matière d'aide au développement ont compromis les progrès réalisés en matière des OMD. La crise a laissé des séquelles qui ne manqueront pas d'avoir des effets à long terme sur la situation économique et sociale des pays en développement, a averti M. Loulichki, faisant observer que "le moindre de ces effets est que 64 millions de personnes dans le monde seraient réduites à l'extrême pauvreté, à la fin de 2010". La crise financière et économique a eu comme conséquence de priver les pays en développement de leurs premières sources de financement, à travers notamment la baisse des exportations, des Investissements Etrangers Directs (IED), des recettes touristiques et des transferts des migrants, a-t-il expliqué.
"Si des stratégies nationales de développement pour atteindre les OMD ont été mises en place, la question des moyens notamment financiers pour les mettre en oeuvre reste entièrement posée", a-t-il souligné, notant que "la morosité observée au niveau des activités économiques des pays en développement suite à la crise a limité leur marge de manoeuvre en vue de dégager les ressources financières intérieures nécessaires à la relance de leurs économies et à la réalisation des objectifs de développement". +Le Maroc appelle à la mise en oeuvre intégrale de tous les engagements+ Par ailleurs, les "engagements pris, du reste minimes, au niveau international dans le domaine d'aide au développement n'ont pas été honorés dans leur totalité. Dans ce sens, il convient de noter qu'en plus de l'insuffisance dans l'application de ces engagements, leur imprévisibilité a ajouté à la difficulté des pays à mettre en oeuvre leurs politiques et stratégies de développement, y compris les filets de protection sociale". Le Maroc, qui appelle à la "mise en oeuvre intégrale de tous les engagements pris en matière d'aide au développement, appuie les initiatives visant à mettre en place des mécanismes innovants de financement dans le but de générer des ressources additionnelles pour le développement". +Un traitement spécial et différencié en faveur des pays en développement+ Les négociations commerciales au sein de l'OMC tardent à se concrétiser, et le commerce mondial a connu, en 2009, une contraction de plus de 12 pc, a fait observer M. Loulichki, pour qui "depuis la survenue de la crise financière et économique, des mesures pour le redressement des économies nationales, qui ont apporté un frein important aux échanges internationaux, ont été prises sans tenir compte de leur impact sur les économies des pays en développement, notamment des plus pauvres". Ce contexte, a-t-il poursuivi, a "limité la marge de manoeuvre dont disposent ces pays en vue de mettre en place et appliquer des politiques commerciales favorisant leur développement". Pour permettre au commerce international de jouer son rôle de moteur de croissance et de développement, "il est nécessaire d'opérer des améliorations sensibles au niveau de l'accès aux marchés et une opérationnalisation effective du traitement spécial et différencié en faveur des pays en développement", a-t-il estimé. Ces objectifs, a poursuivi le diplomate, ne "peuvent être atteints que si les négociations commerciales actuelles arrivent à des résultats qui consacrent la centralité du développement dans le Système commercial multilatéral, qui est la raison d'être du cycle de Doha. Il est aussi "nécessaire de reconnaître que l'amélioration de la gouvernance financière et économique mondiale passe tout d'abord par l'accroissement de la participation de tous les pays en développement aux processus de décisions au sein des institutions financières et économiques internationales", a insisté l'ambassadeur.