Le Secrétaire général de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), M. Marc Perrin De Brichambaut, a mis en garde, lundi au Caire, contre les effets de la crise économique sur la situation des migrants dans les pays d'accueil. "Si la crise n'a pas provoqué de retour massif des migrants dans leurs pays d'origine, ceux-ci restent les cibles principales de licenciement, de discrimination, d'intolérance et de xénophobie dans leurs pays d'accueil", a-t-il déploré à l'ouverture de la conférence méditerranéenne de l'OSCE, à laquelle participe M. Omar Zniber, ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Organisations internationales en Autriche. Tout en rappelant les effets de la crise sur un certain nombre de domaines qui sont d'un intérêt stratégique aussi bien pour l'OSCE que pour ses partenaires, notamment celui de la migration, il a précisé que l'impact de la crise s'est traduit essentiellement par une perte substantielle pour les pays, dont une grande partie de la population travaille à l'étranger et dont le PNB dépend largement de ces contributions. Dans ce sens, le patron de l'OSCE a souligné la nécessité de renforcer le dialogue et la coopération au sein des Etats, entre les Etats et avec le secteur privé et les associations opérant dans ce domaine pour "promouvoir les effets positifs de la migration sur le développement et limiter ses effets négatifs". Il a, par ailleurs, rappelé les efforts déployés pour promouvoir une approche exhaustive et cohérente de la gestion de migrations, en particulier celles de la main-d'œuvre et encourager une collaboration entre les secteurs public et privé pour permettre aux travailleurs migrants de réinvestir leurs économies dans leurs pays d'origine. A cet égard, il a souligné que ces redistributions sont de nature à permettre un développement économique plus équitable et contribuer à la stabilité de toute la région. Revenant sur les crises politiques qui sévissent dans plusieurs régions du monde, il a estimé qu'il est "crucial que le savoir-faire de chacun soit partagé et qu'une culture de +meilleures pratiques+ soit maintenue en matière de prévention et de résolution des conflits". Tout en qualifiant d'"ambitieuse" la vision de l'OSCE sur la sécurité, il a ajouté qu'il s'agit d'une approche "indivisible, inclusive et multidimensionnelle", qui peut servir de modèle. Cette vision, a poursuivi le responsable de l'OSCE, propose une approche nouvelle des relations les Etats et leurs sociétés, ainsi que le développement graduel d'un ensemble d'instruments de résolution des conflits. Abondant dans le même sens, M. De Brichambaut a insisté sur la nécessité de "garder à l'esprit que chaque conflit localisé a le potentiel de dégénérer à l'échelle mondiale", plaidant pour davantage d'efforts en vue de renforcer la confiance avec les partenaires méditerranéens. Dans le même ordre d'idées, il a relevé qu'il est nécessaire d'accompagner tout effort de prévention et de résolution des conflits de mesures de renforcement de la confiance entre les parties. Tenue sous le thème "vers une stabilité et une sécurité accrues", cette conférence de deux jours portera sur plusieurs thèmes se rapportant notamment aux aspects militaires de la sécurité dans l'espace de l'OSCE et de la Méditerranée, aux perspectives de coopération entre l'OSCE et les pays méditerranéens, au dialogue pour la prévention des conflits et à la migration et aux droits de l'Homme.