Les cinéphiles de la ville d'Errachidia ont été, jeudi en début de soirée, au rendez-vous avec le long-métrage "Alyam Alyam" du réalisateur Ahmed Maanouni, projeté dans le cadre du programme de la cinquième édition du festival universitaire d'Errachidia. Sorti en 1978, ce film, d'une durée de 1h30, était assez novateur à l'époque, dans la mesure où il attaquait, sur un ton comique et dramatique, l'une des questions préoccupant la jeunesse marocaine, en l'occurrence l'immigration à l'étranger. Il s'agit, en fait, d'une famille paysanne vivant dans la région de Casablanca, dans des conditions sociales lamentables. Le père est mort, la mère, Halima, redoute de voir partir son fils aîné qui veut quitter le pays pour la France et gagner de l'argent. Le film, qui met en avant un Mohamed Benbrahim campant un rôle d'un véritable personnage rural, a également consacré le profond amour d'Ahmed Maanouni à l'égard du groupe mythique Nass El Ghiwane, puisque leurs chansons, en parfaite adéquation avec la trame, accompagneront une histoire individuelle au film, collective sur le plan de la réalité. "Certes, ce film a été réalisé avec des moyens très modestes, mais dénote d'une certaine maîtrise technique de la part de Maanouni, et d'une audace rare à l'époque, au niveau du traitement thématique", a indiqué le critique Mohamed Sijilmassi, présent lors de cette projection. Les passionnés du 7ème art ont été nombreux à répondre présents, jeudi matin, pour assister au débat du film de l'ouverture de cette édition, en l'occurrence "Les coeurs brûlés", en présence de son réalisateur Ahmed Maanouni, qui avait apporté toutes les explications techniques et thématiques nécessaires. Le public sera, vendredi soir, au rendez-vous avec la projection en plein air du film fiction-documentaire "Al Hal" qui retrace l'histoire des news derviches (Nass El Ghiwan).