La cinquième édition du festival du cinéma universitaire d'Errachidia, initiée sous le thème "Pour le soutien du mouvement culturel et la consécration de l'acte cinématographique" a été ouverte, mercredi, par la projection du long-métrage d'Ahmed Maânouni, "Les coeurs brûlés". En plus des férus du 7-ème art, un grand public, à majorité estudiantine, a ainsi visionné ce film de 84 mn, retraçant l'histoire d'un jeune architecte (Amin) vivant en France, qui revient précipitamment au Maroc pour revoir, juste avant sa mort, son oncle à qui il n'a plus adressé la parole depuis dix ans. Un déchirement émotionnel hante le jeune homme qui replonge dans des souvenirs malheureux ravivés notamment par ses visites à l'hôpital. Son ami d'enfance, un artisan, l'exhorte à ne pas ressasser le passé et se complaire dans le ressentiment. Au coeur de cet affrontement psychologique, naît une histoire d'amour entre Amin interprété par le comédien Hicham Bahlou, et Hourya, dans un contexte sentimental déjà contrarié. Lors de la cérémonie d'ouverture, marquée par la présence du gouverneur de la province, M. Abdellah Amimi, le directeur du festival, M. Ameur Charqui, a souligné que cette édition constitue un tournant dans la vie de ce festival, étant donné que "nous voulons adopter désormais un mode organisationnel professionnel". Pour sa part, M. Mohamed Douks, recteur de la Faculté polydisciplinaire d'Errachidia, instance co-organisatrice de cette manifestation, s'est félicité du thème de cette édition, dans la mesure où il met en relief les valeurs de citoyenneté parmi les étudiants, et les encourage à l'action associative et collective. Le cinéaste marocaine Ahmed Maânouni et invité d'honneur de cette édition, s'est dit heureux d'être à Errachidia et parmi ses cinéphiles, et aussi parce que cette zone "commence à attirer de plus en plus de producteurs nationaux et internationaux, grâce à ses plateaux naturels splendides". Intervenant au nom des comédiens présents lors de cette édition, l'acteur Mohamed Bestaoui a tenu à rappeler les débuts "timides" de ce festival, et marqué ce "bond qualitatif", à la faveur de la conjugaison des efforts de tous les intervenants. Outre le long-métrage "Les coeurs brûlés", le public de cette édition, initiée jusqu'au samedi, pourra visionner deux autres oeuvres de Maânouni, en l'occurrence "Al Hal" et "Alyam Alyam", estimé par plusieurs critiques comme étant l'un des meilleurs de la cinémathèque marocaine. Outre les projections et les débats qui s'en suivront, le programme de cette manifestation organisée par l'association Al Qabas pour le cinéma et la culture, prévoit une journée d'étude sur l'expérience cinématographique de Ahmed Maânouni avec la participation de plusieurs critiques dont Ahmed Sijilmassi, Ahmed Tbatou, Aziz Lhakam et Moulay Driss Jaidi. L'occasion de ce festival sera saisie par le jeune public et les férus du grand écran qui profiteront des ateliers qui seront organisés autour des techniques de l'écriture du scénario, de la lecture filmique, du film documentaire, et de l'entreprise et l'université. Créé en 2003, l'association Al Qabas pour le cinéma et la culture, qui compte plusieurs potentialités cinématographiques, est membre de la fédération nationale des ciné-clubs au Maroc et initie plusieurs activités culturelles, dont des colloques et projections.