Les rythmes et mélodies amazighes ont été, samedi soir, au menu principal de la cérémonie de clôture de la cinquième édition du festival du cinéma universitaire qui s'est déroulé du 17 au 21 mars, à Errachidia. Composé de trois membres, Mbarek, Fouad et Khalid, le groupe musical Saghru Band a ainsi interprété des chansons à base d'une poésie amazighe qui puise dans le patrimoine culturel et populaire du sud-est, mettant en avant la vie ordinaire des gens, leur histoire et leurs préoccupations. Outre ses propres chansons, le groupe qui s'est constitué en 2006, a interprété une chanson du répertoire rifain groupe Ithran " Ywchichem babam " (La faute à ton père) qui traite du mariage des filles mineures et tous les problèmes qui en résultent. Le public a également apprécié la chanson Beldi qu'a interprété l'artiste local Bachir Nassiri à la faveur de son instrument de prédilection le "oud". Le chanteur s'est inspiré de la présence du réalisateur Ahmed Maanouni pour intégrer le cinéma dans ses chansons. " J'ai été en Corée du sud, aux Etats-Unis, en Asie et un peu partout en Europe, mais l'ambiance à Errachidia est assez singulière et le festival prend une allure assez intime ", a confié le cinéaste marocain qui a été l'invité d'honneur de cette cinquième édition, à travers la projection de ses trois films. La cérémonie de clôture a été marquée également par la remise des trophées du festival aux invités ayant pris part à toutes les activités du programme, tels le réalisateur Daoud Oulad Sayed, le comédien Mohamed Bestaoui, les critiques Moulay Driss Jaidi et Hamid Tbatou, le poète et traducteur Aziz Lhakam. L'artiste caricaturiste Mohamed Madoun a dédié, par la même occasion, deux portraits brossés tout au long du festival à deux artistes, en l'occurrence le réalisateur Mohamed Maanouni et le comédien Mohamed Bestaoui. "Nous étions heureux de rendre hommage lors de cette édition à l'un de nos meilleurs cinéastes marocains, en guise de reconnaissance mais aussi d'incitation à davantage de créativité, Maânouni ne peut qu'enrichir la cinémathèque marocaine ", a déclaré à la MAP Ameur Cherqui, directeur de ce festival. Initiée sous le thème " Pour le soutien du mouvement culturel et la consécration de l'acte cinématographique ", la cinquième édition du festival du cinéma universitaire d'Errachidia avait été ouverte sur le dernier long-métrage d'Ahmed Maanouni, "Les coeurs brûlés". Le public de cette édition a pu également visionner le premier long métrage réalisé par Ahmed Maanouni, en l'occurrence " Alyam Alyam ", qui traitait du thème de l'immigration des jeunes en chômage au monde rural vers l'étranger, la France en particulier. Le grand public avait été aussi au rendez-vous avec la projection en plein air de l'inoubliable doc-fiction " Al Hal " (Transe) qui a retracé l'histoire de l'un des plus mythiques des groupes populaires marocains, à savoir Nass El Ghiwan. Outre les projections, et les débats qui avaient eu lieu, l'association Al Qabas pour le cinéma et la culture, instance organisatrice, avait prévu une journée d'étude sur l'expérience cinématographique de Ahmed Maânouni avec la participation de plusieurs critiques dont Ahmed Sijilmassi, Hamid Tbatou et Moulay Driss Jaidi et Mohamed Chouika. Les étudiants et jeunes cinéphiles de la ville d'Errachidia avaient également profité des ateliers organisés autour des techniques de l'écriture du scénario, de la lecture filmique, et de l'entreprise et l'université.