L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale a souligné, jeudi, que l'expérience menée par le Maroc en matière de justice transitionnelle procède des choix démocratiques irréversibles du Royaume. L'expérience du Maroc, dans le cadre de l'Instance Equité et Réconciliation fait partie des réformes engagées pour la consolidation de l'Etat de droit et l'ancrage de la culture de la démocratie et des droits de l'Homme, sur la base d'une nouvelle conception de l'autorité respectueuse des droits de l'Homme et des libertés publiques, a indiqué M. Hilale, dans une déclaration faite à l'occasion de sa participation au Palais des Nations à la commémoration du 30ème anniversaire de la création du Groupe de travail onusien sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI). Le diplomate marocain a ajouté que ces chantiers de réformes dont le dernier est le projet de régionalisation, concernent l'ensemble des régions du Royaume et visent l'élargissement de l'espace des libertés et l'approfondissement de la démocratie locale et de proximité. Il a, d'autre part, relevé que cette commémoration coïncide avec la tenue de la 13ème session du Conseil des droits de l'Homme dont le Groupe de travail est l'un des principaux mécanismes dédié à la thématique des disparitions forcées ou involontaires. Elle coïncide aussi avec la présentation par le GTDFI de son rapport sur la visite qu'il avait effectuée au Maroc en juin dernier, a-t-il encore noté, ajoutant que cette visite a constitué un moment fort dans les relations entre le groupe et le Maroc et dont une partie a été consacrée à l'expérience marocaine en matière de justice transitionnelle et du droit à la vérité. Le travail accompli par le Groupe dans l'un des domaines, qui se trouvent au coeur de l'action du Conseil des droits de l'Homme en faveur de la protection des droits de l'Homme dans le monde, a-t-il estimé, n'a été possible que grâce à la crédibilité internationale et au sérieux incontestables dont jouit le GTDFI, ainsi qu'aux méthodes de travail solides et rigoureuses qu'il a adoptées et mises à jour régulièrement en fonction des progrès et des évolutions constatées. Selon l'ambassadeur marocain, l'importance du mandat du Groupe de travail est d'autant plus grande qu'il concerne directement la question stratégique de la réconciliation d'un pays avec son passé. Ce travail en profondeur sur la mémoire passe inéluctablement par l'effectivité du droit à la vérité, a-t-il ajouté, soulignant que ce processus est un acte de démocratie, qui permet de tourner la page du passé et d'appréhender les défis du développement et de la démocratie. Le Maroc est conscient des difficultés objectives inhérentes au travail du Groupe et apprécie grandement son action, qui n'a été acquise qu'au prix de son sérieux et son attachement à rationaliser et actualiser régulièrement ses méthodes de travail, en fonction des progrès et des évolutions constatées, a-t-il dit. D'après M. Hilale, le droit à la vérité ne peut être réduit au seul aspect de la disparition forcée, mais concerne toutes les violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire. La question, a-t-il dit, se pose sur l'opportunité de réfléchir au regroupement de tous ces éléments, ainsi que d'autres, dans un seul et même instrument permettant la codification de toutes les dimensions liées au droit à la vérité. Ont également participé, en tant que panélistes à cette manifestation, les ambassadeurs de l'Argentine et de la France, le président et les membres du GTDFI, ainsi que les représentants des ONG Amnesty International et la Fédération asiatique contre les disparitions involontaires.