Le Maroc accueille favorablement et se félicite du rapport de mission du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI), élaboré suite à sa mission au Maroc, a affirmé, lundi, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale. Le Maroc salue également l'approche constructive du Groupe, l'impartialité et la haute compétence de ses membres, ainsi que le sérieux et la qualité du travail qu'il a effectué dans ce cadre, a ajouté le diplomate marocain qui intervenait lors du débat interactif ayant suivi la présentation par le président du GTDFI, M. Jeremy Sarkin d'un exposé sur la mission du Groupe au Maroc, en juin dernier, au terme de laquelle le GTDFI a publié un rapport dans lequel il a salué le travail accompli par l'Instance Equité et Réconciliation (IER) et formulé un certain nombre de recommandations, notamment aux niveaux institutionnel et législatif, visant à encourager la poursuite des efforts déployés par le Maroc en vue de la consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit, rappelle-t-on. M. Hilale a indiqué que le Maroc prend note des recommandations importantes et constructives formulées par le GTDFI dans ce rapport, estimant qu'elles sont de nature à accompagner la dynamique de réforme profonde que connaît le Royaume dans divers domaines, notamment la révision du code pénal ou la mise en œuvre des recommandations de l'IER. Il a souligné, dans ce cadre, que des avancées significatives ont été réalisées par le Royaume depuis la visite du Groupe de travail, rappelant que le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH) a publié récemment un rapport de suivi sur la mise en œuvre des recommandations de l'IER dans lequel un bilan consolidé a été dressé. Ce rapport, a-t-il précisé, indique notamment qu'au niveau de l'établissement de la vérité, le sort de 57 cas sur les 66 restants des victimes que l'IER n'a pas pu élucider, a été clarifié. Le Maroc ne peut que se féliciter des répercussions positives et vertueuses que cette visite a engendrées dans la région, a-t-il dit, ajoutant que cette visite, la première du genre dans un pays arabe et africain, a créé un précédent important et insufflé une dynamique régionale de coopération avec le Groupe de travail. Il s'agit là d'une avancée considérable dans les efforts déployés par la communauté internationale pour garantir le droit des victimes et de leurs familles à faire la lumière sur la vérité concernant le sort des disparus, et d'une étape importante dans le cadre de la mobilisation, par les Etats de la région, de tous les moyens nécessaires à l'élucidation des cas de disparition en suspens, a noté l'ambassadeur marocain. La visite du GTDFI au Maroc, a-t-il souligné, a ouvert la voie à une coopération renforcée des autres pays de la région avec le Groupe de travail, afin d'atteindre l'ultime objectif stratégique commun, à savoir la clôture définitive du dossier des disparitions, au bénéfice des victimes et de leurs familles. Il a affirmé que le Maroc, convaincu du lien étroit entre ses choix démocratiques internes et son action diplomatique multilatérale, qui n'en est que le prolongement naturel, a accordé une importance fondamentale au renforcement de ses relations de coopération avec les instances et mécanismes onusiens en charge des questions des droits de l'homme. Cette coopération est venue accompagner et conforter la dynamique interne de réconciliation de tous les Marocains avec leur passé depuis l'indépendance, en 1956 jusqu'à l'aube du 21ème siècle, en 1999, a-t-il dit, ajoutant que la visite au Maroc du GTDFI a couronné un processus de coopération serein, fructueux et dynamique entre le Maroc et le Groupe et en a constitué l'un des moments forts. Bien plus, a-t-il poursuivi, elle consacre l'ouverture du Royaume sur l'ensemble des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme, comme sur toutes les organisations gouvernementales et non gouvernementales, telle que HRW ou Amnesty international. Celles-ci jouissent d'un accès totalement libre au Maroc, dans le cadre de l'exercice de leurs activités dans le domaine des droits de l'homme, a-t-il signalé. La visite du GTDFI au Maroc, a-t-il ajouté, lui a permis d'évaluer l'une des expériences pionnières dans le monde en matière de justice transitionnelle et permis également de renforcer les relations de confiance entre les autorités marocaines et le Groupe de travail, caractérisée par un esprit de dialogue et de coopération visant, sans relâche, à l'établissement de la vérité, pour les victimes et leurs familles. Cette collaboration étroite, a-t-il dit, a permis de voir près de 212 cas élucidés sur les 268 cas portés à l'attention du GTDFI, soit près de 80 pc dont 53 pc par le gouvernement. Pour les 56 cas restants, les autorités marocaines réitèrent leur ferme volonté de déployer tous les efforts nécessaires pour qu'ils soient, avec la coopération du GTDFI, totalement et définitivement élucidés. Le Maroc, a rappelé M. Hilale, a tenu à réunir toutes les conditions objectives permettant le bon déroulement et le succès de la mission du GTDFI, qui a ainsi eu accès, dans la plus grande liberté de mouvement, à l'ensemble du territoire marocain, et a rencontré de nombreux responsables des différents départements concernés, du CCDH, des ONG, ainsi que d'autres composantes de la société civile. Il a réaffirmé que le Maroc a fait de la promotion et de la protection des droits de l'homme un choix stratégique irréversible, soulignant que les réformes engagées pour la consolidation de l'Etat de droit et l'ancrage de la culture de la démocratie et des droits de l'homme consacrent la détermination du Maroc à placer les droits humains au centre d'un projet sociétal moderne et démocratique. Cette dynamique d'ouverture démocratique internationalement appréciée et soutenue, repose sur les principes et valeurs universels humanistes modernes ainsi que sur une nouvelle conception de l'autorité respectueuse des droits de l'homme et des libertés publiques, a signalé l'ambassadeur marocain, rappelant que les chantiers de réformes initiés par SM le Roi Mohammed VI sont caractérisés par leur dimension globale et nature inclusive, concernent l'ensemble des régions du Royaume et visent l'élargissement de l'espace des libertés et l'approfondissement de la démocratie locale et de proximité. Il a précisé que la dimension de la réconciliation avec le passé s'inscrit dans le cadre de cette dynamique politique volontariste du Royaume visant à se réapproprier son passé afin de mieux appréhender les défis de la démocratie et du développement présents et futurs.