Le succès du plan pour le développement régional de l'économie sociale et solidaire nécessite une étroite coordination entre l'ensemble des intervenants et acteurs du secteur et la mobilisation de toutes les ressources financières et humaines, a affirmé, jeudi à Settat, M. Nizar Baraka, ministre délégué chargé des affaires économiques et générales. Le ministre, qui présidait le lancement du projet d'élaboration du plan régional pour la promotion de l'économie sociale et solidaire dans la région de la Chaouia-Ouardigha, a tenu d'emblée à souligner l'importance accordée aujourd'hui à l'économie sociale par le gouvernement guidé dans ce dessein par les Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI prônant la promotion des valeurs de l'entraide et de la solidarité. Et d'indiquer que son département, conscient du réel potentiel de l'économie solidaire et des fragilités qui freinent son essor, a élaboré une stratégie axée sur six piliers fondamentaux, en l'occurrence, l'amélioration de la qualité et de l'attrait du produit, l'exploration et l'ouverture de nouvelles perspectives de commercialisation, la réadaptation du cadre réglementaire, l'élargissement de la couverture sociale et la promotion de la recherche en matière d'économie solidaire ainsi que le partenariat. Il a assuré, à ce propos, que son département a d'ores et déjà entamé la mise en oeuvre de ce vaste programme qui vise à instaurer et promouvoir la bonne gouvernance dans la filière et ce, en procédant à une réforme institutionnelle des coopératives, projet qui se trouve aujourd'hui au Secrétariat général du Gouvernement. A cela s'ajoutent, l'accompagnement des coopératives et la formation de son personnel, la résolution de la problématique de la commercialisation des produits des coopératives (organisation des foires, partenariat avec les grandes surfaces et l'office national des aéroports), la promotion de la recherche, ainsi que l'adoption d'une approche territoriale de l'économie solidaire qui prend en considération les spécificités et les potentialités de chaque région cible. M. Baraka a, à ce propos, mis en avant les richesses et le fort potentiel de la région de la Chaouia-Ouardigha en matière d'économie solidaire qui, selon les dernières quantifications du Haut Commissariat au Plan, contribue à hauteur de 5 pc dans le produit national brut, soit 30,6 milliards de dirhams. Une région, selon toujours la même source, qui a enregistré en 2008 un taux de 57,7 pc sur le plan de la population active, alors que le taux national dépasse à peine les 50 pc. Une région qui enregistre aussi le taux le plus bas de chômage avec seulement 6,4 (valeur de 2008). Il n'en demeure pas mois, a-t-il regretté, qu'en dépit de tous ses signaux de bonne santé, le rendement des coopératives reste en deçà des espérances puisque la région se positionne à la 8ème place au niveau du palmarès national avec seulement 461 coopératives (6,6 pc au niveau national), lesquelles unités emploient 29.674 personnes avec en tête les coopératives agricoles (95 pc) dont 66 pc à Berrechid et Settat. De son côté, M. Maâti Benkadour, Président de la région de la Chaouia-Ouardigha, a souligné l'importance de ce plan régional dédié à la promotion de l'économie sociale et solidaire qui contribuera certainement à la création d'immenses activités génératrices de revenu et ce, grâce à une exploitation rationnelle et efficiente des potentialités humaines et des ressources économiques et naturelles de la région. Il n'a pas manqué de réitérer, à cet effet, l'entière disposition de sa région à accompagner la réalisation de ce vŒu solidaire et à fournir toutes les ressources nécessaires pour réinsuffler une nouvelle dynamique au secteur de l'économie solidaire, rappelant l'adoption par la région de la Chaouia-Ouardigha de la convention relative à ce plan régional lors de sa session de septembre 2009. Cette rencontre a été marquée par un débat franc et marathonien animé par les présidents des coopératives de la région qui ont exprimé leurs attentes et évoqué certaines contraintes qui freinent le réel essor de leurs unités, entre autres, la difficile commercialisation des produits, le fardeau des impôts, l'enclavement, la couverture sociale, le déficit en formation ou encore l'absence dans certaines régions de vétérinaires.