M. Nizar Baraka, ministre des Affaires générales et économiques a présidé lundi au siège de la province d'El Hajeb, en présence du wali de la région Meknès-Tafilalet, des gouverneurs des provinces de la région, des élus et de plusieurs représentants d'ONG, la cérémonie de signature d'une convention pour l'élaboration d'un plan régional pour le développement de l'économie sociale dans la région de Meknès-Tafilalet. Deux millions de dirhams seront débloqués pour l'élaboration du plan de développement qui vise à identifier les activités génératrices de revenus et d'emplois dans la région. Dans son allocution, le ministre a mis en exergue les enjeux de ce plan régional pour la promotion de l'économie sociale dans la région Meknès-Tafilalet afin de rehausser le niveau de vie de la population, surtout les habitants des régions pauvres et marginalisées. Ce plan vise, selon M. Baraka, la promotion des initiatives de l'économie sociale, dans le cadre d'une approche territoriale globale et intégrée, conformément aux objectifs fixés par l'initiative nationale pour le développement humain (INDH), initiée par le Souverain pour l'intégration des familles nécessiteuses dans la vie économique à travers des activités génératrices de revenus. L'INDH est donc la confirmation et la consolidation de cette orientation sociale. C'est d'ailleurs dans ce cadre que s'inscrit la déclaration gouvernementale présentée par le premier ministre devant le parlement et dans laquelle M. Abbas El Fassi a confirmé l'approche de proximité qui vise la promotion de l'économie sociale à travers le développement d'activités génératrices de revenu sur les plans régional et local, et ce en valorisant les potentialités, les richesses et les ressources humaines et naturelles de chaque région. Pour le ministre des Affaires générales et économiques, les contraintes et les problématiques observées et évaluées ont incité le gouvernement à adopter une nouvelle politique pour l'économie sociale dans le cadre des nouveaux rôles de l'autorité. L'Etat n'est plus le seul intervenant dans ce domaine, et le ministère est entrain d'élaborer de nouveaux mécanismes susceptibles de passer d'une gestion centralisée vers une gestion décentralisée et déconcentrée basée sur la contractualisation entre le gouvernement et les régions pour l'élaboration de plans de développement régionaux et locaux. L'objectif, selon le ministre, est de dépasser une gestion sectorielle de l'économie sociale vers une gestion territoriale dans le cadre d'une politique territoriale cohérente avec une coordination étroite entre tous les intervenants sur la base d'une vision claire et unifiée. Les plans régionaux de développement de l'économie sociale représentent des modèles prometteurs d'approches participatives vu le rôle important que joue ce type d'économie dans la lutte contre la pauvreté, l'exclusion et la précarité en intégrant toutes les couches sociales des milieux urbain et rural. Concernant la région de Meknès-Tafilalet, le ministre a souligné que le région représente plus de 10% du territoire national et abrite 7% de la population du Royaume. La région regorge d'ailleurs de potentialités agricoles, agroalimentaires, artisanales, touristiques, minières et naturelles. Mais, malgré ce potentiel et la diversité des ressources, la région souffre d'un retard en terme de développement humain, le taux de pauvreté atteint les 19,5% en moyenne avec des disparités flagrantes entre les provinces. Le taux de chômage dans la région a atteint 16,3 dans le milieu urbain en 2008. Cette réalité nous a conduit rappelle le ministre, à élaborer un plan régional de développement de l'économie sociale afin de corriger certains dysfonctionnements, créer de nouveaux postes d'emploi, lutter contre la précarité en parfaite harmonie avec l'INDH. La valeur ajoutée de ce plan régional est de permettre de réaliser une banque de données sur des projets, des initiatives génératrices de revenus, élaborer une feuille de route pour la région dans ce domaine, harmoniser les actions avec d'autres initiatives comme celles initiées par l'Agence de Développement Sociale, l'Entraide Nationale, réussir la convergence avec l'INDH, la contribution à l'amélioration des conditions de vie des populations. Concernant les coopératives, M. Nizar Baraka a souligné les efforts consentis par son ministère pour développer ce secteur, en particulier la réforme du cadre juridique afin de faciliter la création de nouvelles coopératives, l'amélioration de la gestion pour plus de rentabilité et d'efficience et l'atténuation de la problématique de commercialisation. Le ministre a rappelé que la région de Meknès-Tafilalet ne dépasse pas les 515 coopératives selon un recensement effectué en 2008. Ces coopératives comptent 23.700 adhérents, soit 8% sur le plan national. Un taux très en deçà des possibilités qu'offre la région vu ses potentialités humaines et naturelles. Les zones montagneuses de la région offrent des conditions propices pour des activités touristiques variées, plus particulièrement le tourisme rural et de découvertes. Ces indicateurs incitent à redoubler d'efforts pour corriger les dysfonctionnements, selon le ministre, qui appelle tous les intervenants à se mobiliser pour faire réussir le plan de développement régional de l'économie sociale, cadre pertinent pour encadrer toutes les initiatives susceptibles d'améliorer les conditions de vie de la population. Notons que le ministre, accompagné du wali de la région Meknès-Tafilalet, des gouverneurs des provinces de la région, du directeur de l'AREF Meknès-Tafilalet, du délégué du ministère de l'éducation, des élus, s'est rendu dans la commune Ikkadar à école rurale Dayia dans le cadre du suivi du programme «Tayssir». 974.200dirhams sont alloués à ce programme dans cette commune recensée dans le cadre de l'INDH. 5 établissements bénéficient de ces aides, soit 664 familles. Le programme, placé sous l'égide du ministère de l'Education nationale concerne, dans sa phase pilote, 139 communes réparties à travers 5 régions. Le choix se base sur trois critères: des communes ciblées par l'INDH, un taux de pauvreté supérieur à 30% et un taux de déperdition scolaire supérieur à 8%. Depuis septembre dernier, des campagnes d'information et de sensibilisation ont été menées dans les douars pour appeler les ménages à s'inscrire sur les listes ouvertes auprès des écoles. Dans une déclaration à l'Opinion, le ministre des Affaires générales et économiques a souligné que ce programme, appelé à se généraliser, vise la lutte contre la déperdition et l'abandon scolaire. D'ailleurs dans cette commune, le taux d'abandon scolaire est nul. L'originalité du programme réside dans le fait qu'il permettra de faire d'une pierre deux coups: aider directement les ménages nécessiteux et lutter contre la déperdition scolaire. Car l'un des principes de base de «Tayssir» est que l'aide financière est conditionnée à la scolarisation des enfants.